Edgar Moreau, comme si vous y étiez. Le soliste était sur la grande scène de l’Auditorium jeudi soir pour interpréter une de ses oeuvres de chevet, le premier concerto pour violoncelle de Saint-Saens. A 26 ans mais l’âge on s’en fout, il est certes un jeune prodige mais il est surtout tout simplement un grand musicien. A sa création en 1872, Saint-Saens veut redonner au violoncelle toutes ses lettres de noblesse en lui écrivant un concerto à une époque où la mode est pratiquement exclusivement consacrée concertos pour piano ou violon. Racé, fougueux, romantique, il contient à lui tout seule toute les virtuosités possibles du violoncelle, mêlant ses différents mouvements d’un seul tenant d’une vingtaine de minutes. Un défi redoutable pour le soliste, que survole avec maestria Edgar Moreau mais surtout beaucoup de coeur, pour défendre cette musique française qu’il aime particulièrement, faisant vibrer le motif du menuet ou le dernier thème lyrique à vous en donner des frissons. On en avait en assistant au concert jeudi soir, complété par un entretien au naturel avec l’artiste d’après-concert (à écouter à la fin de l’audio-live). L’ensemble est disponible tout le week-end en live audio – une toute nouvelle initiative de l’Auditorium – pour continuer à partager la musique live de l’ONL. Un ONL en grande forme sous la baguette de son nouveau directeur Nikolaj-Szeps Znaider qui a terminé le concert par le saltarello, sautillant et explosif, de la plus enlevée des symphonies de Mendelssohn, l’Italienne. De quoi vous remettre en joie avant de retourner écouter des concerts pour de vrai, ce qui ne devrait plus tarder…

Edgar Moreau et l’ONL, direction Nikolaj Szeps-Znaider (Saint-Saens, Mendelssohn), audio-live depuis l’Auditorium en replay tout le week-end ici.