Nathalie Stutzmann a toujours été à part. Elle a été une des grands contraltos à la voix grave de la musique baroque avant de devenir une pionnière de la direction d’orchestre. Elle a enregistré notamment un des plus beaux récitals d’Airs d’opéra de Haendel avec Roy Goodman avant de prendre la tête de son Orfeo 55 pour diriger Bach ou Vivaldi. En diminuant progressivement sa carrière de chanteuse à la voix féminine sans pareil, elle s’est progressivement ouverte parallèlement à la musique moderne jusqu’à être nommée aujourd’hui directrice de l’Orchestre symphonique d’Atlanta.

Duo 100% féminin

Une consécration pour cette formidable musicienne au tempérament enthousiaste et fougueux qui vient diriger l’ONL (dont elle aurait pu être aussi directrice musicale) avec un programme romantique qui devrait lui aller comme un gant de velours : la cinquième symphonie au fatal destin de Tchaïkovski, à laquelle fait écho le deuxième concerto pour violoncelle de Dvorak plein d’effusions, citant Eugène Onéguine du même Tchaïkovski pour dire adieu au premier amour de Dvorak. Bref, si vous aimez la grande musique symphonique et les épanchements symphoniques même après la Saint-Valentin, ce concert est fait pour vous. Avec en prime une jeune et grande soliste américaine à découvrir, Alisa Weilerstein, qui a gravé le concerto de Dvorak au disque pour Decca. Un concert au féminin parfait comme une courbe de violoncelle.


Nathalie Stuzmann dirige l’ONL, 5e symphonie de Tchaïkovski : concerto pour violoncelle en si mineur de Dvorak avec Alisa Weilerstein, soliste. Jeudi 7 à 20h et samedi 9 avril à 18h à l’Auditorium, Lyon 3e. De 8 à 49 €.