Oubliez le Hellfest, les Eurockéennes ou la Route du Rock, le plateau le plus tranchant de l’été est annoncé à Lyon, aux Nuits de Fourvière. En réunissant les deux figures les plus spectaculaires du rock australien actuel, après Gravity and other myths pour le cirque, le festival nous offre un aller simple pour Melbourne à pas cher. Mais attention les oreilles, car ces kangourous-là boxent dans la catégorie poids lourds.
Ils sont fous ces kangourous !
Démarrons par une confession : il se trouve que la joie, certes assez puérile, de prononcer à voix haute le nom du groupe King Gizzard and the Lizard Wizard figure assez haut dans notre liste des plaisirs simples de la vie. Voilà un groupe qui contraint ses fans à ce petit exercice de diction régulier – sorte de chaussettes de l’archiduchesse pour amateurs de rock psyché – qui nous permet d’entretenir la souplesse de nos muscles faciaux, tout en donnant d’emblée à nos interlocuteurs une idée plutôt précise du niveau d’extravagance qui règne dans l’univers totalement déraisonnable du sextet australien.
King Gizzard, le groupe aux 25 albums
Formé en 2010 autour du chanteur, compositeur et guitariste Stu Mackenzie, le groupe a déjà publié vingt-cinq albums studio, soit une moyenne de deux opus par an (avec des pointes à cinq albums publiés en 2017 et en 2022). Ils y explorent à peu près tous les styles, du rock prog au métal, en passant par le folk expérimental, le jazz rock, la pop psyché et même, tout récemment, l’électro ! Si leur discographie gargantuesque peut parfois nous perdre (comment suivre, face à un tel rendement ?) leurs performances en concerts, elles, nous subjuguent à tous les coups.
Lizard Wizard, apothéose de guitares hurlantes
Sur scène, Stu et sa bande reviennent le plus souvent aux fondamentaux et nous emportent dans le tourbillon de leurs impeccables cavalcades rock, dont l’intensité ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que le set avance, pour finir généralement dans une apothéose de guitares hurlantes. On espère que le concert des Nuits donnera la part belle aux morceaux issus de leurs disques majeurs, dont certains sont déjà rentrés dans l’histoire du rock comme Nonagon Infinity, Murder of the Universe, I’m Your Mind Fuzz ou encore le tout récent PetroDragonic, sorti cette année.
À un tel niveau de virtuosité, ce n’est même plus du rock, c’est de la sorcellerie ! En ouverture, Amy Taylor aka Amyl et ses « Sniffers » ne manqueront pas de nous chauffer à blanc, avec leurs hymnes punk irrésistibles, sortis tout droit du pub. On les reprendra en chœur, tout en pogotant bien entendu. Bref, pas de lézard, ne soyez pas en retard…
King Gizzard and the Lizard Wizard + Amy and the Sniffers. Lundi 3 juin à 20h30 au Grand Théâtre des Nuits de Fourvière, Lyon 5e. 39€ sur liste d’attente (concert annoncé complet).
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