Il a mauvais caractère, mais il a une belle voix. Le dernier crooner rock et gay est de retour à Lyon et c’est immanquable pour n’importe quel ex-fan des Smiths… et les autres.

Ok ok ok, Morrissey est bien le mythique chanteur des Smiths. Pas de doute qu’à la fin de son set sur la scène de l’Amphithéâtre, même ronchon, il devrait entonner deux ou trois tubes du groupe anglais. Mais il serait peut-être temps de s’apercevoir que depuis 1987 (oups !), il est devenu un chanteur solo hors pair, unique rockeur-crooner avec des râles mythiques sur des musiques de plus en plus débraillées.

Même sur scène, il fait peur… Mais on aime Morrissey.

On se souvient avec émotion du God please help me sur les cordes d’Ennio Morricone, sur son album enregistré à Rome, Ringleader of the tormentors, un des plus beaux des dernières années. Gay autodéclaré, Morrissey a toujours été un bad boy légendaire, misanthrope à l’humour massacrant. Word peace is none of your business, jetait déjà un pavé dans la marre il y a quelques années pour faire mal aux bien-pensants. Il est bien capable de le reprendre en pleine guerre en Ukraine…

Le Moz est aujourd’hui certes devenu imprévisible à force de pratiquer la politique de la terre brûlée. La sortie de son dernier opus, Bonfire of teenagers, dont il chante bon nombre de titres inédits sur scène, a été ajournée suite à des désaccords avec Capitole records, alors même que le disque est à l’origine de sa tournée européenne… dont quatre dates en France (deux fois, la salle Pleyel à Paris, Lyon et Strasbourg).

Pas grave, s’il veut bien prendre sur lui pour dépasser les 1h30 de concert, le miracle avec Morrissey, c’est que sa voix est intacte. Il reste l’organe le plus sexy des rockers seniors sur des arrangements de gros sons baveux. Par-delà l’élégance, on ne sait jamais trop ce que ça peut donner avant mais on ne le raterait pour rien au monde.

Morrissey. Dimanche 12 mars à 20h à l’Amphithéâtre de la Cité Internationale, Lyon 6e. De 60 à 97 €.