Il fallait le voir mettre un pied sur la scène de Four­vière cet été, guitare en bandou­lière, enta­mant en solo Allô maman Bobo instan­ta­né­ment repris par le public. Souchon cache bien son jeu : à 77 ans, il prend encore des cours de chant, ne se fiche pas de son public en signant un dernier album splen­dide, Âmes fifties, dont il chante un des plus beaux titres, Presque, écirt avec Edouard Baer, dans cette nouvelle tour­née.

Rock poète

En faisant des blagues sur le monde d’avant sans la moindre nostal­gie, il nous cueille avec une série de chan­sons dont on mesure a poste­riori à quel point elles étaient d’avant-garde : Foule senti­men­tale bien sûr, dont il actua­lise le texte, Pardon, ode aux libel­lules déli­cates et aux gentils coque­li­cots datée d’il y a plus de 20 ans pour célé­brer le vivant qui nous entoure, ou une version poignante d’Et si en plus y a personne, sur la folie glaçante des mitraillettes au nom des reli­gions, “pour le plai­sir de zigouiller”.

Chan­teur dégagé et pour­tant concerné, Souchon s’amuse et danse avec t’as beau pas être beau jusqu’à termi­ner avec une dégaine de jeune homme un concert presque rock. Une claque.

Alain Souchon. Lundi 29 et mardi 30 novembre à 20h30 au Radiant-Belle­vue à Caluire. 65 €.