Le MAC de Lyon rouvre avec une nouvelle boutique et de nouveaux espaces pour trois expositions passionnantes qui mettent le corps sens dessus dessous et la tête de Matt Dillon à l’envers. Chic.

Le MAC (Musée d’art contemporain de Lyon) profite de sa nouvelle vague d’expositions – dont une installation géante en forme de soupe de légumes – pour annoncer différentes évolutions, sinon un grand changement. Côté pratique : la boutique, actuellement minimaliste, va empiéter sur le reste du rez-de-chaussée pour devenir un concept store. Un appel d’offre a été également lancé pour créer un espace de restauration.

En attendant, un restaurant éphémère devrait ouvrir sous peu, en terrasse, dans la rue couverte. Un espace « living » permettra d’accéder à des informations supplémentaires, de jouer l’interactivité et de s’ouvrir à des pratiques expérimentales ou à des performances. Quant à l’agencement des expositions, il emprunte la nouvelle voie d’un « musée à vivre ». Une thématique unique est déclinée pour chaque série d’expositions. On commence par un sujet qui parle à tous (zétoutes) : le corps.

Dans la tête de Matt Dillon

L’agencement ancien est déstructuré pour créer des cheminements différents à partir de cartels (les notices à côté des œuvres) simples, accessibles aux non-initiés (enfin!) ; un parcours pour enfants et même un « pas de côté »  ou le cheminement créé par une astrophysicienne. Ainsi, le corps est abordé sous différentes facettes à partir du fonds du Musée et de deux œuvres monumentales.

L’oignon géant de Nathalie Djurberg et Hans Berg dans lequel vous pourrez entrer.

Côté enfants, il faudra encore attendre. L’installation de Nathalie Djurberg et Hans Berg, La Peau est une fine enveloppe, ne verra pas de visites de scolaires. Elle est interdite au moins de 16 ans. Le visiteur entre en immersion dans une « soupe de légumes ». Principalement des racines. Un oignon, dans lequel on peut rentrer (sic), une carotte avachie comme un sexe flaccide ou une pomme de terre prêtée par la Fondation Prada (mais oui cela fait rire, mais il n’ y a pas de quoi). Les différents films projetés (une réjouissante performance d’animation en pâte à modeler) permettent de cerner le sujet : ces pensées souterraines, peu morales, qui travaillent sous la peau.

Le bestiaire en folie de Nathalie Djruberg et Hans Berg.

En l’occurrence, le sexe et la nourriture. Interviennent un loup en érection, une lune avec des fesses, une cochonne callipyge et à forte poitrine, une maison carnivore dans ce qui pourrait être un banquet en forme de conte de fées et de conte de fesses. Fascinant, parfois dégueu, souvent drôle. Autre immersion, à l’étage du dessus. Sur un écran digne de l’UGC Ciné-cité d’en face, l’acteur Matt Dillon, enfermé dans un scanner immaculé lit un texte semés de termes liés à l’émotion. Le scanner se charge de retranscrire visuellement les ondes de son cerveau. On se croirait un peu à la fin de 2001 l’Odyssée de l’espace. Troublant et beau, méditatif. Belle œuvre, et ok pour les enfants.


Nathalie Djurberg & Hans Berg. La Peau est une fine enveloppe. Incarnations. Le corps dans la collection. Jesper Just. Interfears. Jusqu’au 9 juillet au Musée d’art contemporain de Lyon, Cité Internationale, Lyon 6e. Du mercredi au dimanche de 11h à 18h. De 6 à 9 €.