Guy, un employé de banque célibataire, répète jour après jour les mêmes actions et les mêmes jokes, avec l’illusion de vivre au paradis. Son café latte medium du matin lui procure une jouissance quotidienne absolue : « j’ai l’impression de me faire dépuceler par la bouche » déclare-t-il de façon récurrente. Jusqu’au jour où se produit le déclic. Il aperçoit dans la rue une fille qu’il n’avait vu qu’en rêve. Et, en même temps, il réalise qu’il est un personnage de jeu vidéo. Pire, il fait partie de la masse des PNJ, les Personnages Non Jouables, condamnés à vivre dans une boucle prédéfinie pour agrémenter les actions des véritables joueurs.

The one and only Ryan Reynolds en pleine extase virtuelle.

Plaisir ludique et conscience marxiste

Un vrai sujet d’étude pour les penseurs marxistes. En devenant une star de Free City, Guy s’emploie à séduire Molotov girl, l’avatar de Millie, une des créatrices du jeu spoliée par l’ignoble startuper Antwan, prêt à détruire son univers et le monde numérique qui l’habite. Il est étonnant qu’après avoir mélangé dans une grosse bétonneuse Ready player one, Un jour sans fin, Grand Theft Auto, The Truman Show, Jumanji et Fortnite, on ne se retrouve pas dans un film en forme de tas informe, que dans le langage des puristes du cinéma, on appelle une bouse. Au contraire, Free Guy, outre un plaisir ludique ininterrompu, aborde des sujets comme la liberté, la conscience de soi, la violence, l’amour… Et un véritable doute sur ma boulangère qui, après avoir entendu le code « une baguette svp », répète systématiquement « une baguette ?» puis systématiquement « et avec ça  ? ». PNJ ? FRançois Mailhes

Free Guy de Shawn Levy (EU, 1h55) avec Ryan Reynolds, Jodie Corner, Pokimane, Channing Tatum… Sortie le 11 août.