On peut toujours comp­ter sur Domi­nique Hervieu pour l’en­thou­siasme. Fauchée en plein vol par la pandé­mie, repor­tée, refor­ma­tée (atten­tion aux horaires en fonc­tion du couvre-feu), la Bien­nale a bien lieu, multiple, foison­nante. En bascu­lant de septembre à juin, elle va béné­fi­cier des beaux jours : pour l’ou­ver­ture aux Nuits de Four­vière avec Camille et Robyn Orlin en plein air, comme pour le défilé, circons­crit excep­tion­nel­le­ment au théâtre antique toujours pour raisons sani­taires. Mais elle va aussi profi­ter du nouveau lieu des usines Fagor à Lyon 7e, et plutôt deux fois qu’une : la première belle idée de cette Bien­nale new look, c’est d’avoir programmé un parcours gratuit pour spec­ta­teurs avides de jeunes danseurs, et pas n’im­porte lesquels : à côté de Noé Soulier ou Thierry Thieü Niang travaillant sur les atti­rances et les inter­dits des corps d’ado­les­cents, on trouve aussi les Apaches de Saïdo Lehlouh, choré­graphe issu du plus pur hip hop de la rue, ou le duo de Neigh­bours, né sous l’égide d’un certain William Forsythe. Bref, un labo­ra­toire festif, revi­go­rant comme sait les créer la direc­trice de la Bien­nale.

Les sept danseurs égyp­tiens d’Ithma­rag d’Oli­vier Dubois. (photo François Stem­mer)

De Marseille à l’Egypte

On vous parlera dans l’Exit de la reprise à paraître le 19 mai du plus fou des choré­graphes grecs, Euri­pides Laska­ri­dis, pour lequel vous pouvez d’ores et déjà réser­ver votre place si vous aimez les sensa­tions fortes, mais la jeunesse reste l’in­vi­tée d’hon­neur de cette Bien­nale de la Renais­sance. D’abord parce qu’elle a toujours été l’âme de la danse, ensuite parce que c’était pour Domi­nique Hervieu une façon de lui redon­ner toute sa place après avoir tout fait pour sauver nos aînés. Fraî­che­ment nommé à la tête du Ballet natio­nal de Marseille, le collec­tif de (La)Horde est allé cher­cher le maître de l’elec­tro Rone pour un ballet implo­sif qui conti­nue d’ex­plo­rer les formes de la révolte cher au groupe (photo de tête). Voilà qui promet de dépous­sié­rer les aisselles des danseurs clas­siques. Enfin dans Itmah­rag, Olivier Dubois fait danser sept inter­prètes égyp­tiens au son du Mahra­ga­nat, mélange de rap et d’elec­tro, pour mieux libé­rer la jeunesse d’aujourd’­hui. Inch’Al­lah !

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Elenit d’Eu­ri­pides Laska­ri­dis, le mer16 juin à la Maison de la danse. (photo Julian Mommert)