C’est le festival de danse créé par Dominique Hervieu pour mettre en avant les jeunes compagnies et les formes nouvelles ou pointues, pendant la première quinzaine de mars 2022 à Lyon. On a choisi nos cinq coups de cœur dans la programmation.

1- Entre théâtre et danse

Bienvenue en Norvège : avec sept danseurs, Alan Lucien Oyen met en scène, entre théâtre et danse, les histoires qu’on se raconte pour rester connectés les uns aux autres, à partir des récits de ses propres interprètes. Une sorte d’auto-fiction collective et dansée qui fait exulter sur scène les story tellings qui nous encombrent.

Story, story, die, par Alan Lucien Oyen.
Mardi 1er à 20h30 et mercredi 2 mars à 20h à la Maison de la danse, Lyon 8e. De 13 à 25€.

(voir photo ci-dessus. © Mats Bäcker)

2 – Une création qui questionne sur la violence engendrée par les frontières

Interprète pour Olivier Dubois ou Christian Rizzo, Youness Aboulakoul a franchi le Rubicon pour devenir son propre chorégraphe (et musicien). C’est justement la question de la frontière, de sa violence symbolique ou réelle et de son franchissement qu’il met en scène pour sept danseurs de sa compagnie Ayoun dans Mille Miles. Musique électronique et musique traditionnelle marocaine s’entrechoquent comme les corps qui tâchent de retrouver un espace de liberté, de rencontre et d’émancipation autour des lignes interdites.

Mille miles, de Youness Aboulakoul.
Mercredi 2 à 20h et jeudi 3 mars à 20h30 aux Subsistances, Lyon 1er.
De 13 à 16 €.

Mille miles de Youness Aboulakoul. ©_Youness

3 – L’amour par terre

À l’école flamande, il y a déjà du beau monde sur le toit de la danse contemporaine d’aujourd’hui, d’Anne Teresa de Keersmaeker à Sidi Larbi Cherkaoui. Pour la journée de la Femme, c’est la toute nouvelle génération flamande qui fait son pas de deux pour la première fois à la Maison de la danse : Jan Martens avec une pièce sur le désir amoureux, incarnée depuis sa création il y a dix ans avec la même fidélité par deux danseurs de toute beauté : Kimmy Ligtvoet et Steven Michel. La gestuelle emprunte aussi bien au buto qu’au yoga ou au rock, ou comment lire l’amour en train de se faire à travers deux corps en train de s’éprendre sur scène.

Sweat Baby Sweat, de Jan Martens. Mardi 8 mars à 20h30 à la Maison de la danse, Lyon 8e. De 8 à 15 €. Attention suite à une blessure d’un des deux interprètes, le spectacle est remplacé par le solo « Elisabeth Gets her way », interprété et chorégraphié par le chorégraphe lui-même, portrait dansé de la polonaise Elisabeth Chojnacka, virtuose du clavecin contemporain.

Sweat Baby Sweat. © Klaartje-Lambrechts

4- Avec une création musicale originale et en live

Le collectif A/R est un ensemble pas comme les autres : Paul Changarnier, Thomas Demay et Julia Moncla ne sont que trois mais chamboulent la danse et au-delà à chaque spectacle : en composant une musique originale et live, ce qui est déjà assez rare, en allant voir ailleurs en associant par exemple des textes d’Ellia Ballaert à la création Placement libre qu’ils présentent au festival, à travers enfin un spectacle dedans/dehors qui se joue de tous les points de vue et de tous les espaces, sur scène mais aussi in situ. Bref, un trio expérimental plein d’invention et d’énergie.

Placement libre, par le collectif A/R. Vendredi 11 et samedi 12 mars à 17h30 à la Maison de la danse, Lyon 8e. 8 €.

Collectif Placement libre. ©Anne-Laure Etienne

5- Maître Oida

C’est un immense artiste, longtemps acteur pour le géant Peter Brook avant de devenir un metteur en scène accompli notamment à l’Opéra de Lyon, où il avait signé une Mort à Venise de Britten d’anthologie. Yoshi Oida remonte cette fois sur scène pour faire se mouvoir le théâtre Nô moderne autour d’une parade amoureuse d’un vieil homme épris…d’une danseuse, la sublime Kaori Ito. Un duo au sommet.

Le Tambour de soie, un Nô moderne, par Yoshi Oida et Kaori Ito.
Vendredi 11 et samedi 12 mars à 20h30 à la Maison de la danse, Lyon 8e. De 8 à 15 €.

Kaori Ito&Yoshi Oida. ©Reynaud de Lage