New York 1997 : apocalypse, now.

Polar SF. C’est la classe absolue de la série B américaine, avec musique synthétique maison du maître Carpenter. On retrouve Kurt Russell au 50e étage du World Trade center dans un Manhattan apocalyptique devenu une île-prison emmurée. Manipulé par un Lee Van Cleef magnétique, il aura 24h pour sauver sa peau et celle de Donald Pleasance en Président des Etats-Unis. En 1981, John Carpenter imagine 1997 en version SF dans une ambiance apocalyptique aux maquettes poétiques. Il n’a pratiquement pas tourné à New York, à part dans les ruines de théâtres de Brodway pour une scène de cabaret surnaturelle ou dans la relique du Madison Square Garden pour un combat archaïque à mains nues entre deux brutes. Non seulement ce génial trip vintage est loin d’avoir vieilli, mais il a même imaginé en prescience la chute d’un planeur du toit du World Trade Center. A quatre ans près, Carpenter imaginait le 11 septembre avant l’heure… Cultissime. L.H.

New York 1997 de John Carpenter (Escape from New York, EU, 1981, 1h39) avec Kurt Russell, Lee Van Cleef, Donald Pleasance, Adrienne Barbeau, Isaac Hayes… Projection présentée par Rob Hart, dimanche 5 avril à 18h au Pathé Bellecour, Lyon 2e, dans le cadre des films cultes US. Tarifs habituels. quaisdupolar.com

A voir aussi dans le cadre de la Ciné Collection (Ecully le 8 avril, Rillieux, Saint-Priest, Vénissieux et Pierre-Bénite le 11 avril, Décines le 17 avril, Saint-Martin en haut le 18). Toutes les séances sur grac.asso.fr

Le Faucon Maltais : Humphrey bien Bogart

Grand classique. « Parler c’est un art, il faut s’y entraîner »… Dialogues au sommet pour ce premier film et coup de maître de John Huston, avec un Humphrey Bogart qui sourit en dindon de la farce traversant cette comédie du mensonge sur la musique géniale d’Alfred Deutsch. Polar des faux semblants et des fausses pistes en série, cette adaptation de Dashiell Hammett joue à merveille des sous-entendus et de la crédulité du spectateur (une statuette héritée de Charles Quint !), avec des comédiens au sommet, à commencer Peter Lorre, en pleutre efféminé au chantage de pacotille. Une histoire de falsification en série « dont les rêves sont faits ». L.H.

Le Faucon Maltais de John Huston (The Maltese Falcon, EU, 1941, 1h40) avec Humphrey Bogart, Gladys George, Peter Lorre, Lee Patrick, Sidney Greenstreet…

Dimanche 5 avril à 17h à l’Institut Lumière, Lyon 8e, présenté par John Grisham. Tarifs habituels. quaisdupolar.com

American sniper : a history of violence

Guerre. C’est un des derniers grands films d’Eastwood. On ne peut plus fidèle à son maître Don Siegel, il mêle cinéma d’action directe, brut de décoffrage, et un « héros » opaque, violent amoral. Adapté des mémoires du soldat Chris Kyle incarné ici par Bradley Cooper, le film oscille entre scènes de guerre hyper-réalistes, parfois presque insoutenables, et la destruction psychologique, la fois de mort et l’anéantissement familial qui empêche toute complaisance. Un autoportrait de l’Amérique par un simple soldat qui croit en elle et à sa culture des armes mais creusera a propre tombe, et mourra on ne peut plus bêtement, tué incidemment par un vétéran militaire, comme un énième écho d’une violence qui n’en finit pas. Les images d’archives des funérailles nationales au générique de fin (sur une musique de Morricone) résonnent alors avec le goût amer et sans pitié des grands anti- héros eastwoodiens. L.H.

American Sniper de Clint Eastwood (EU, 2014, 2h13) avec Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grimes, Elise Robertson… Vendredi 3 avril à 19h au Cinéma Bellecombe, Lyon 6e, présenté par les auteurs de la BD L’homme qui tua Chris Kyle (Dargaud), Nury et Brüno.