L’itinéraire de Jérôme Niel est jalonné par la gastronomie. Autant dire que quand l’humoriste au 1,5 million d’abonnés sur Instagram s’apprête à lancer sa tournée à Lyon, sur ce point, ça ne rigole pas. « Il est hors de question que je mange un tacos, c’est dégueulasse, et puis les bugnes vous êtes des copieurs, ça vient de Haute-Savoie », martèle celui qui nous faisait hurler de rire sur YouTube en martyrisant des cupcakes il y a presque dix ans.

Les sujets sérieux ? Très peu pour lui. « Mon kif premier d’auteur, c’est de faire des trucs qui viennent du bide, il y a quelque chose d’assez viscéral, absurde  », décrit-il quand on lui demande ce qu’il a eu envie de raconter dans son tout premier spectacle. Après avoir joué une cinquantaine de fois à Paris, Niel – aucun lien – se lance à l’assaut de la France et de ses grandes salles de plus de 1600 places. Un défi pour l’humoriste de 38 ans, connu pour les vidéos survoltées de son visage en gros plan sur les réseaux sociaux « avec des conneries qui surgissent de partout » et ses passages sur le petit écran du feu Grand Journal de Canal +. 

Jérôme Niel jean baskets jambes en l'air blouson rouge et tête par terre fond gris.
Jérôme Niel, sens dessus dessous.

Enfant de la télé et du film de genre

« Artistiquement parlant, je ne suis pas sûr de vouloir remplir des salles de 5000 places. Il y a une échelle humaine qui me plaît moins. J’aime bien quand ça transpire », confie-t-il. Et pour suer, ça sue. Un spectacle de Jérôme Niel, c’est aussi physique qu’un cours de boxe thaï, un genre d’humour à l’usure et un non-sens finalement raccord avec l’état du monde.

« Ma manière à moi de faire des blagues c’est pas tellement des situations à la Gad Elmaleh, c’est plutôt que les gens se demandent ce que c’est-ce que ce truc » déclare ce grand gamin biberonné aux Nuls et à Alien de Ridley Scott. Un « enfant de la télé », nourri davantage par les films de genre que par la scène, sur laquelle il propose pourtant un ovni théâtral ultra-visuel unique en son genre.