Longtemps, il fut Guy Verstraeten. Né en 81 dans une commune pauvre de Bruxelles, d’un père au chômage et dépressif, le « ket » a grandi avec le désir de « casser les phares des voitures de riches », dixit le principal intéressé. Il est devenu Guillermo Guiz lorsqu’il a commencé le stand-up, il y a dix ans.

La Formidable Ascension sociale temporaire de Guy Verstraeten raconte ce conflit intime et les contradictions liées à sa nouvelle place dans l’échelle sociale. Par deux fois, Guillermo Guiz a eu accès à la richesse. La première fois à 18 ans, grâce à un héritage. Heureusement, l’expérience fut courte puisque voulant faire plaisir à son père en lui offrant un commerce de pêche, ce dernier pris le soin de le couler au bout de quelques semaines…

Guillermo Guiz, cochon de bourgeois !

Guillermo Guiz, après l’héritage…


La deuxième fois grâce à son ascension en tant qu’humoriste. Culpabilité d’ancien pauvre, le stand-upper belge questionne cette élévation et la passe au crible de ses valeurs : « Vous trouvez normal que je sois mieux rémunéré comme auteur pour une blague sur le tablier-bite, que les auteurs du GIEC ?». Une écriture diablement intelligente qui permet à Guillermo Guiz de ne pas rester coincé au stade du nombril comme beaucoup d’humoristes.

J’ai écrit des blagues plus violentes sur Vianney que sur Hitler

Guillermo Guiz

Le Bruxellois manie un propos plus large et ne manque pas de distribuer des punch-lines acerbes : « J’ai écrit des blagues plus violentes sur Vianney que sur Hitler« . Il convoque aussi une file de personnages hilarants, comme cet exorciste pour voiture qui aurait mérité un spectacle à lui seul.

Punch-lines acerbes et débit de parole


T-shirt noir, main dans les poches… Sous l’apparente sobriété classique du genre, le charme de Guillermo Guiz se révèle surtout dans cet impressionnant débit de parole auquel le spectateur est sommé de s’accrocher. Avec sa belle gouaille bruxelloise, sous les punchlines, Guillermo Guiz ne manque pas de sympathie. Il ne cherche jamais à s’ériger en modèle. C’est même plutôt l’inverse. Beaucoup d’humilité, une bonne dose d’autodérision et du gras pour le réconfort. Un cocktail bien bruxellois.

La Formidable Ascension sociale temporaire de Guy Verstraeten, par Guillermo Guiz. Samedi 8 juin au Radiant-Bellevue (Caluire-et-Cuire).