Pour son premier seul en scène, Auré­lien Cava­gna nous parle de ses problèmes de cœur. Des filles bien sûr, mais surtout de ce muscle cardiaque qui l’a déjà lâché une fois et qui aujourd’­hui le fait vivre à 100 à l’heure. Rire et émotion.

A le voir sur scène se donner sans comp­ter, passant d’un person­nage à l’autre en un claque­ment de doigts, on a craint plusieurs fois de le voir « tomber dans les fruits et légumes  », comme il dit. En pous­sant ce Cri du cœur, son premier seul en scène, Auré­lien Cava­gna raconte ce jour où, à 13 ans, son cœur s’est arrêté, le plon­geant un temps dans le coma. Au réveil, l’ado spor­tif à tendance hyper­ac­tif apprend qu’il est relié à la vie grâce à une pile et qu’il devra désor­mais ména­ger ses efforts. La musique «  violente  » devient alors son exutoire et le mène jusque sur les scènes de festi­vals… où son cœur lui joue à nouveau des tours. L’an­goisse est trop forte, Auré­lien arrête et se tourne vers le théâtre d’im­pro. Et si la première fois qu’il monte sur les planches, il croit « crever sur place  », il découvre vite que cet art lui permet de jouer tout ce qu’il lui est inter­dit de faire.

Pile élec­trique

Avant de se lancer dans un one, l’hu­mo­riste s’est demandé s’il allait pouvoir tenir la distance. « Au final, c’est le premier spec­tacle où je ne trans­pire pas malgré 1h30 de jeu !  ». Rien à voir avec le duo extrê­me­ment physique qu’il forme avec Camil et qui joue sur la diffé­rence de taille entre les deux compères : « Moi, j’étais le petit nerveux qui bougeait tout le temps.  » Mais si le cœur tient, la tête divague un peu : le comé­dien n’a pas l’ha­bi­tude de jouer seul et de s’en tenir au texte, lui qui impro­vi­sait à fond de train avec Camil et Aurel : « Il me vient envi­ron 40 conne­ries par phrase mais je dois les garder pour moi pour ne pas perdre le public ». Entre deux solos de juin, il va reprendre une dernière fois fin juin leur duo burlesque, en roue libre.

Les pieds dans le plat

Car ce spec­tacle, celui qui se sent plus proche d’un Rowan Atkin­son ou d’un Albert Dupon­tel que des stan­du­peurs dans l’air du temps, l’a voulu très écrit, comme un conte avec une fin. Accom­pa­gné à la mise en scène de Yohan Genin, Auré­lien a travaillé pour trou­ver le bon équi­libre entre gravité et légè­reté. Mais avant d’être une histoire de cœur, ce one est surtout l’his­toire d’un défi : « A 27 ans, j’ai réalisé que je n’avais jamais pris de risque ». Et s’il pensait ne jamais avoir assez d’égo pour monter seul sur scène, il a carré­ment mis « les deux pieds dans le plat » en se dévoi­lant avec 70% d’anec­dotes vraies. Un défi relevé haut la main, il peut garder le cœur léger.

Cri du coeur de et avec Auré­lien Cava­gna. Mardi 29 septembre à 20h30 à l’Espace Gerson, Lyon 5e. De 11 à 12 €. Réser­ver << ici >>.