Le zèbre n’est pas un équidé comme les autres. Cet animal se différencie des chevaux et des ânes par son pelage original, noir avec des rayures blanches (et non l’inverse). Ainsi, un « drôle de zèbre » signifie par métaphore quelqu’un d’étrange, un peu hors norme, bizarre et… atypique. Atypique, c’est peut-être ce dernier adjectif qui convient le mieux pour décrire Paul Mirabel, une caractéristique que l’humoriste entretient d’ailleurs bien volontiers. Son dernier spectacle, intitulé du même nom que l’équidé des savanes, parle donc forcément d’inadéquation et de malaise. Des déboires de ce jeune homme de 26 ans à l’allure souple et longiligne face à ce monde raide et étroit.

Flegme presque british

En quelques années, Paul Mirabel est devenu la nouvelle coqueluche du rire francophone. Son sketch « Je me suis fait racketter » dépasse même les 18 millions de vues sur YouTube et partout où il passe il fait salle comble. Pour sa première fois à Lyon, le Radiant ne devrait pas faire exception. De la même manière qu’il est impossible de monter un zèbre, ce qui fait la recette de Paul Mirabel n’est pas simple à cerner. Originaire de Montpellier, ce néo-parisien possède un style unique dans le milieu parfois très uniformisé de l’humour français. À rebours des humoristes au débit de mitraillette, il leur préfère l’art du contretemps, grâce à un flegme presque british, une voix quelque peu nasale ainsi qu’une écriture subtile, issue de sa timidité naturelle. Zèbre s’annonce déjà comme un spectacle brillant et tout en nuances, car avec Paul Mirabel, rien n’est jamais noir ou blanc…

Zèbre, de Paul Mirabel. Jeudi 1er décembre à 20h au Radiant Bellevue à Caluire-et-Cuire. De 33 à 35 €.