C’est son spectacle Any attempt will end… qui a servi à illustrer la saison 22-23 de la Maison de la danse. Une jeune femme engagée, belle et volontaire, éloignée de tout stéréotype. Venu à la danse à la fois par la radicalité d’un Jan Fabre et le lien fondamental avec la musique d’une Anne Teresa de Keersmaeker, Jan Martens est en train d’inventer un nouveau chapitre assez unique de la danse contemporaine. Soucieux du monde qui l’entoure, Any Attempt s’inspire de la répression du gouvernement chinois contre Hong-Kong pour traduire des corps qui se lèvent et se battent à travers les marches protestataires. Mais le nouveau phénomène de la danse flamande est aussi un être doux qui n’a cessé d’être attentif à l’intimité et au lien entre les générations dans ses spectacles minimalistes précédents comme Victor, duo entre un jeune garçon et un jeune adulte. Dans Any Attempt, ce sont 17 danseurs professionnels de 17 à 77 ans qui s’emparent de la scène pour chorégraphier l’énergie de la contestation autant que la soif de paix, sur une musique incroyable : le concerto pour clavecin de Gorecki composé pour l’interprète polonaise Elizabeth Chojnacka à qui Jan Martens avait consacré un solo qu’il danse (Elizabeth gets her way). Histoire de la musique, histoire de la danse, enjeux contemporains et communion scénique entre les âges, l’art de Jan Martens est un art du dépassement et de l’épuisement à travers une danse nécessaire en pleine endurance. Bref, un humanisme de combat, toujours à la croisée entre l’intimité et le sociétal. Une danse d’aujourd’hui, scrupuleusement élaborée, en train de prendre forme sous nos yeux. Certainement une des oeuvres chorégraphiques les plus importantes d’aujourd’hui, qu’on devrait retrouver régulièrement à la Maison de la danse, pour notre plus grand bonheur.

Any attempt will end incrushed bodies and shattered bones, spectacle de Jan Martens. Les mardi 11 (20h30) et mercredi 12 octobre (20h) à la Maison de la Danse, Lyon 8e. De 10 à 40€.

La scène d’Any attempt will end… de Jan Martens qui est devenue l’affiche de la saison 22-23 de la Maison de la danse.