Allez-y, ça dure 3 heures ! Si vous voulez comprendre quelque chose à la Russie d’aujourd’­hui, lisez Dostoievski. Si vous voulez toucher du doigt le génie de Dostoievski, allez voir les spec­tacles de Sylvain Creu­ze­vault. Sa mise en scène complexe et nerveuse convient parfai­te­ment à la langue monstre du maître russe, sympho­nie soli­taire qui embarque tout avec elle, parti­cu­liè­re­ment dans la traduc­tion parti­cu­liè­re­ment théâ­trale d’André Marko­wicz choi­sie ici. C’est la quatrième fois que le metteur en scène de Notre terreur – qu’on avait déjà décou­vert aux Céles­tins – s’at­tèle au grand auteur russe. Croyance et déré­lic­tion, meurtre et erreur judi­ciaire, orien­ta­lisme, chute et fasci­na­tion délé­tère pour l’Oc­ci­dent et surtout des person­nages tout droit sortis d’une pièce de théâtre, décrit avec leurs costumes et leurs hallu­ci­na­tions… C’est l’ul­time roman de Dostoievski, écrit comme en état second, premier polar de l’his­toire de la litté­ra­ture avec un meurtre sanglant en son sein, la philo­so­phie et la poli­tique en prime. Incon­tour­nable.

Les Frères Kara­ma­zov de Dostoïevski, adap­ta­tion et mise en scène Sylvain Creu­ze­vault. Du mercredi 12 au dimanche 16 octobre à 20h (dim 16h) au théâtre des Céles­tins, grande salle, Lyon 2e. De 7 à 40 €.

Les frères Karamazov adapté au théâtre par Sylvain Creuzevault.
Les Frères Kara­ma­zov dans la mise en scène de Sylvain Creu­ze­vault. (photos Julien Gosse­lin)