Dans le cadre du festi­val des UtoPistes, l’ac­trice et circas­sienne Vimala Pons s’em­barque dans un seul-en-scène hallu­ci­nant. Qu’elle soit cachée derrière un masque en latex, costu­mée en Angela Merkel avec des pierres sur la tête, ventri­po­tente, ou bien grimée en hydro­thé­ra­peute canin, c’est bien Vimala Pons qui est seule sur la scène. La circas­sienne enchaîne les méta­mor­phoses dans un décor surréa­liste pour une déli­cieuse enquête comico-burlesque. En psycho­lo­gie, Le Péri­mètre de Denver est un espace d’in­cer­ti­tude créée par un mensonge. Vimala Pons renverse cette échelle de valeur et fait de cet espace, un champ de liberté pour son corps et un moyen de mieux jouer avec la confu­sion.

Un ton à la fois loufoque et poétique

Et rien de mieux qu’un meurtre pour se jouer des faux-semblants. L’ac­trice s’em­pare d’un fait divers bien réel, un meurtre dans l’hô­tel d’une station balnéaire anglaise en 2008. Nous rencon­trons sept témoins, tous très diffé­rents, qui ne se connaissent pas et qui pour­tant étaient bien présents dans l’hô­tel le jour du meurtre. Vimala Pons met en place un ingé­nieux « montage paral­lèle » pour placer la parole de chacun en contra­dic­tion. Qui dit la vérité ? Quel point de vue est le bon ? Qui est qui ? On retrouve ce qui fait le charme des spec­tacles de Vimala Pons. Un ton à la fois loufoque et poétique. Et puis comme toujours l’ob­ses­sion de la circas­sienne pour les objets. Dans la pièce, ceux-ci sont monu­men­taux avant que la comé­dienne ne s’en empare pour leur donner vie (et le plus souvent les porter sur le haut de son crâne).

Le Péri­mètre de Denver de Vimala Pons dans le cadre du festi­val des UtoPistes. Jeudi 1er et vendredi 2 juin à 20h30 à la Maison de la Danse, Lyon 8e. De 16 à 32 €.