Le Valro­mey, à l’est de l’Ain, consti­tue une unité géogra­phique et natu­relle à part entière. Domi­née par l’im­pres­sion­nant Grand Colom­bier, le plus méri­dio­nal des sommets de la chaîne du Jura, cette enclave du Bugey jongle entre petits villages pitto­resques, paysages de vals et de forêts, et rivières dépay­santes. Une boucle de sept kilo­mètres permet d’en goûter chacun de ses aspects.

Une fois garés en face de la jolie église médié­vale de Cham­pagne-en-Valro­mey, on quitte le petit bourg du Sud-Bugey à travers prés. En ce début de prin­temps, les champs de blé encore verts arborent des touches de rouge. Les déli­cats coque­li­cots fane­ront bien­tôt. Les marcheurs s’en­gouffrent dans un bois pour rejoindre la rivière de l’Arvière. Label­li­sée rivière sauvage, elle fait partie des cours d’eau les plus préser­vés de France et d’Eu­rope.

Le Valro­mey, rivière sauvage et végé­ta­tion foison­nante

Si sa course entre les cavi­tés de calcaire se révèle parti­cu­liè­re­ment hypno­ti­sante, le plus éton­nant reste la végé­ta­tion envi­ron­nante. Les troncs et branches des sapins et autres hêtres sont recou­verts d’une épaisse couche de mousse et de lichen. Pas un n’est épar­gné. À leurs pieds, un dense tapis de lierre complète cette ambiance « magique » qui émane du lieu. Un dépay­se­ment d’au­tant plus appré­ciable que nous ne croi­se­rons abso­lu­ment personne dans ce bois.

La source du Groin aux couleurs émeraude

La source du Groin (photos Laurent Made­lon / Bugey Sud)

La randon­née se pour­suit jusqu’à la source du Groin, curieux point d’eau aux couleurs émeraude. Fonc­tion­nant comme un siphon, cette forma­tion géolo­gique rare fait remon­ter les eaux pluviales jusqu’à 15 mètres. Sorti d’un canyon immergé de plus de 2 200 mètres de long, le Golet du Groin est toujours en cours d’ex­plo­ra­tion, et certains plon­geurs aguer­ris tentent parfois de s’y faufi­ler.

Sur le retour entre prés et villages, le site de l’Adoue, avec sa source, sa fontaine et sa chapelle du XVIIe, s’offre aux passants. Atten­tion, dans le village de Chongnes, il faut faire un petit détour pour éviter une maison menaçant de s’ef­fon­drer. Remarquable par sa diver­sité, on ne peut que recom­man­der cette randon­née de deux heures qui ne présente aucune diffi­culté. I.B.

Cham­pagne-en-Valro­mey, à 1h20 de Lyon en voiture.