Le Mondrian possède plusieurs avan­tages stra­té­giques. Tout d’abord il déploie une rare terrasse sous les arbres, en retrait du quai du Rhône. Ensuite, il est ouvert quasi­ment tout le temps, ce qui inclus la semaine maudite qui succède au 15 août, où les restau­ra­teurs semblent s’être donné le mot pour claquer la porte sur les dents des touristes et partir à la plage. Enfin de façon subsi­diaire, c’est une bonne façon de remettre son corps à niveau de rosé après avoir suivi un cours d’aqua­gym au Centre nautique Tony Bertrand voisin (le mercredi et le vendredi à 11h, c’est gratuit). Enfin, la cuisine sans vouloir faire des effets de para­sol, dépasse large­ment le niveau des basiques. Il y a des idées et une certaine origi­na­lité. On ne parle pas que de l’étrange beurre au CBD qui occupe les mois d’hi­ver.

Photo © djcokto.

Terrasse sous les arbres et cuisine maison

En entrée, une soupe de lentilles corail, patate douce, poivron rouge, lait de coco et caca­huète change du reste du monde préoc­cupé par la tomate/mozza­rella. On a trouvé beau­coup de bon esprit dans l’oeuf parfait (jaune et blanc de même texture, pour une fois parfai­te­ment réussi, car trop souvent on vous sert, sous couvert de perfec­tion trans­cen­dante, un blanc glai­reux qui fait regret­ter de ne pas avoir pris une omelette). Celui ci est encer­clé de lard fumé et croû­tons, trait de petit pois et citron vert dans une sorte de bain mous­seux. Il faut signa­ler que le restau­rant s’em­ploie à ne pas servir de plat chaud les marrons en version esti­vale.

Comm. LE MONDRIAN Juillet 2017

Service sympa comme tout et chef aux aguets

Tout est frais, ou douce­ment tiède, comme notre pale­ron de bœuf ail et olive bien fondant. La purée de pomme de terre sur laquelle il a atterri (pomme de terri ?) a reçu une bonne piqûre d’adré­na­line avec du citron et du piment. La rata­touille à la sarriette peuplée de moitiés de petites tomates ne rend pas d’eau, juste du goût. On est bien. D’au­tant, que surprise, quand on demande de l’eau gazeuse, on ne vous répond pas Badoit par défaut, mais Orezza. Le chef Benja­min Chup­pin ne prend pas les choses à la légère, comme avec le filet de dorade agré­menté d’une émul­sion bizarre menthe berga­mote qui, surprise, fonc­tionne. Le service (sympa comme tout) nous vend le gâteau lyon­nais comme une spécia­lité de la maman du patron. Juste­ment, voilà Michel Piet le patron, déguisé comme souvent en Chinois (eh oui), qui casse la légende. Le gâteau à la poire et aux pralines a été élaboré en cuisine. Sa mère n’y est pour rien, d’ailleurs elle ne sait pas faire. Cela ne change rien, c’est bon.

Le Mondrian. 1 Quai Claude Bernard, Lyon 7e. 04 37 65 09 71. Ouvert tous les jours, même en août. Formule midi 21 € entrée-plat ou plat-dessert, menu complet 24 € (midi) et 32 euros (soir et we). Grigno­tage l’après midi : verrines, terrines, crèmes à tarti­ner…