Quand la mairie de Lyon a choisi de couper 500 000 euros à l’Opéra de Lyon l’année dernière, on n’a pas beaucoup entendu la petite intelligentsia culturelle lyonnaise… Soit. Quand la Région de la Laurent Wauquiez fait la même chose aujourd’hui pour une somme strictement identique (-500 000 euros), la même mairie et la même intelligentsia crient au scandale…

On a bien compris qu’il y avait des législatives en ligne de mire, mais pour ce qui concerne notre domaine de compétence – et comme nous ne faisons pas partie des idéologues – cette double peine à égalité des deux pôles de l’échiquier politique nous semble particulièrement injuste et pénalisante pour une des structures les plus dynamiques – et les plus fréquentées – de la ville. Il suffit de voir la prochaine saison de l’Opéra pour s’en rendre compte…

Sous prétexte de jeux politiques (souvent blasés), il ne faudrait pas la minimiser : une baisse de subventions d’un million de subventions équivaut peu ou prou à supprimer un théâtre comme le TNG ou le Point du Jour…

Vous avez dit « redistribution » ?

Non pas qu’une « redistribution » comme le crie la mairie ou un « rééquilibrage » comme le chante la Région soit un problème en soi… si seulement elle était motivée. La baisse de la Région est particulièrement incompréhensible lorsqu’on sait que l’Opéra de Lyon et le seul en Europe à avoir développer une diffusion gratuite chaque été d’une oeuvre-phare, précisément pour amener l’art lyrique dans les villes et les villages de la Région éloignés de lui… Cherchez l’erreur !

D’autres baisses en revanche pourraient parfaitement se comprendre, si seulement elles étaient compensées à la même hauteur : alors que chacune des collectivités se vante de soutenir la culture et de maintenir les budgets, on attend toujours de connaître leur ambition et les projets culturels importants qu’elles soutiennent… Malheureusement, le triste spectacle politique d’aujourd’hui, c’est de claironner ses coupes et non pas ses projets. Plutôt que d’annoncer leurs coupes respectives – par pure démagogie électorale en vue des prochaines législatives – on aimerait les collectivités (qui portent bien mal leur nom) aient enfin le courage de leur politique et défendent des projets culturels pour de bon. Ceux de leur choix.