Après Ryan Coogler, Michael B Jordan passe derrière la caméra pour un troisième opus qui ne révolutionne pas le genre mais offre un divertissement maitrisé avec quelques bonnes idées.
On retrouve Adonis Creed (Michael B Jordan) au sommet depuis son match contre le fils Drago dans le second volet. Père de famille comblé et retiré des rings, il est désormais promoteur de matchs de boxe et n’a plus rien à prouver. Sa petite vie paisible se retrouve bouleversée par de vieux démons quand son ami d’enfance (et ex prodige de la boxe) Damian (Jonathan Majors) réapparait après 18 ans en prison. Sous le poids de la culpabilité et des souvenirs d’enfance douloureux Adonis décide de l’aider à devenir le boxeur qu’il aurait dû être mais l’ancien taulard est venu se venger et revendiquer ce qu’il estime être son dû.
Pour ses premiers pas derrière la caméra, Michael B Jordan tourne définitivement la page avec la franchise Rocky. Sur les deux heures de film, le boxeur de Philadelphie n’est mentionné qu’une fois et n’a même pas le droit à une apparition en flashback. L’acteur réalisateur ne renouvelle pas le genre mais s’approprie correctement l’histoire de son personnage tout en proposant quelques idée originales de mise en scène.
On trouve par exemple des scènes entre Adonis et sa petite fille sourde entièrement dialoguées en langue des signes, ce qui ajoute un peu d’inclusivité et apporte une touche de douceur silencieuse vraiment plaisante au milieu du bruit des uppercuts. Les scènes de combat sont toujours aussi bien chorégraphiées et Michael B. Jordan joue même avec ses propres influences pour un résultat plutôt surprenant. Exemple avec le combat final, ou il jongle entre rivalité physique et métaphorique, efface le public et dilate le temps dans un style visuel directement hérité des anime japonais comme Dragon Ball Z ou Naruto. Et si Adonis raccroche bien les gants à la fin du film, on remonterait volontiers sur le ring pour un quatrième round.
Creed 3 (1h57) de Michael B. Jordan avec Michael B. Jordan, Jonathan Majors, Tessa Thompson. Sortie le 1er mars.
