A plus de 60 ans, Mireille revient dans la maison de ses parents, dont elle vient d’hériter. Ancienne fiancée d’un (faux) poète dans une jeunesse d’errance, elle a passé trois années en prison pour trafic de… drogue. Aujourd’hui, elle occupe un poste de cantinière aux Beaux-Arts et complète ses revenus grâce au trafic de cartouches de cigarettes. Mais les frais d’entretien de cette vaste demeure en ruine sont couteux. Sur les conseils de son curé (William Sheller), Mireille décide de prendre des locataires et se retrouve avec trois individus tout aussi singuliers qu’elle.

La bande à Yolande

Parmi eux, on trouve Picasso (Thomas Guy) l’étudiant spécialisé dans l’art de la contrefaçon, Bernard (Gregory Gadebois), le jardinier municipal qui se travestit la nuit, et Elvis (Esteban) le réfugié turc et wannabe John Wayne qui s’improvise chanteur de country. Ils seront rejoints plus tard par Fernando le plombier (Sergi Lopez). Le grand amour de Mireille, qui l’a trahie en se faisant passer pour un poète.

La Fiancée du Poète. Yolande Moreau, Sergi López, Grégory Gadebois

Un univers absurde mais cohérent

Tout comme Quentin Dupieux, la réalisatrice belge nous plonge dans un univers fantaisiste et absurde qui peut dérouter, mais qui conserve étrangement sa cohérence. Philosophant sur la vérité et le mensonge, elle s’amuse à mêler divers genres et scrute avec tendresse cette petite famille de tricheurs marginaux.

Union fictive, fausse identité et peinture contrefaite : leur existence est façonnée par le faux, mais ils l’embrassent avec joie, heureux d’avoir enfin trouver leur place. Un joli récit de camaraderie porté par une petite bande loufoque. Rien que pour William Sheller qui joue du ABBA sur l’orgue de son église, ça vaut le détour !

La Fiancée du poète de et avec Yolande Moreau (Fr, 1h43) avec Sergi López, Grégory Gadebois, Esteban. Sortie le 11 octobre.