Le temps des vacances d’été, une jeune fille est substituée à ses parents et emmenée entre deux gendarmes. Lise, 18 ans, va troquer le bracelet de plage contre le bracelet électronique, le temps de son procès, qui va s’ouvrir au tribunal de Nantes. La Fille au bracelet est accusée d’avoir assassiné de sept coups de couteaux l’amie chez laquelle elle avait fait la fête, après avoir passé la nuit avec.

La Fille au bracelet d’après une histoire vraie… inventée !

Anaïs Demoustier, procureure au procès.

Avec La Fille au bracelet, Stéphane Demoustier a inventé un fait divers de toute pièce, loin d’un docu-fiction. Il a l’intelligence de ne pas se concentrer uniquement sur le procès, mais de reconstituer des vidéos et des pièces du dossier qui permettent de rendre son vrai-faux fait divers crédible, pour servir son propos, à savoir observer les soubresauts intimes d’une famille lorsqu’une de ses membres est soumise à pareille accusation.

Portrait de famille d’une jeune fille coupée en deux

De ce point de vue, l’évocation des jeux sexuels indifférents de Lise constituent le portrait d’une certaine adolescence mutique, échappant à la compréhension de ses parents. En un seul monologue à la sobriété confondante, Chiara Mastroianni montre, en maman, la grande actrice qu’elle est devenue. Anaïs Demoustier et la louve Annie Mercier se réservent, elles, les joutes entre défense et accusation.

Annie Mercier et Melissa Guers.

Evitant toute tentation d’abstraction, La Fille au bracelet ira jusqu’à la résolution du procès, non sans avoir auparavant construit un portrait de famille singulier, autour de la figure d’une jeune fille coupée en deux entre son appartenance familiale et son abîme de solitude. Stéphane Demoustier aura eu le talent d’en faire un drame sobre et prenant.

La Fille au bracelet de Stéphane Demoustier (2019, Fr, 1h35) avec Melissa Guers, Anaïs Demoustier, Chiara Mastroianni, Roschdy Zem, Annie Mercier… Lundi 4 décembre à 21h10 puis en replay gratuit sur France 3.