Le collège en Allemagne, c’est un peu la même chose qu’en France : « manque de profs » (mais oui), tricherie aux exams, lutte des classes, « racisme structurel« , larcins et délation. La « tolérance zéro » de la rectitude toute germanique n’empêchera pas les dilemmes moraux, ni le « pas de vague » de l’administration.

La Salle des profs, entre les murs

On dirait un instant un scénario ChatGPT qui aurait compilé tous les problèmes sociaux du moment en faisant trois fois le tour du collège avec une musique répétitive pour entretenir le suspense. Même si l’argument est bien mince : une prof qui en accuse une autre suite à un vol de quelques euros. Dans La Salle des profs, donc. Une simple vidéo partielle constitue-t-elle une preuve ou enfreint-elle le droit à l’image ? Les Allemands ont visiblement une notion du thriller très… minimaliste.

Le film représentait l’Allemagne aux Oscars

Tout paraît assez procédurier et assez téléphoné. On croirait voir un film de Haneke réécrit par Karine Lemarchand. C’est d’ailleurs le principal intérêt de ce film modeste, très modeste : donner à voir où en est le cinéma allemand « grand public« , qui vient rarement jusqu’à nous. Et nous faire découvrir une actrice étonnante en enquêtrice mise sur le gril dans son propre collège : Leonie Benesch, déjà vue dans Le Ruban blanc de… Michael Haneke, ici de tous les plans. Pour le fond, mieux vaudra eller voir le formidable Pas de vagues avec François Civil.

La Salle des profs d’Ilker Çatak (All, 1h38) avec Leonie Benesch, Anne-Kathrin Gummich, Leo Stettnisch… Sortie le 6 mars.

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