L’his­toire se concentre sur Ansa (Alma Pöysti), une cais­sière licen­ciée du super­mar­ché pour avoir volé de la nour­ri­ture péri­mée, et Holappa (Jussi Vata­nen), un ouvrier de chan­tier qui sombre dans l’al­coo­lisme. A travers son cadre austère et sa mise en scène dépouillée de tout arti­fice, Kaurismäki peint la cruauté de la vie quoti­dienne et la désillu­sion des gens modestes, mais toujours avec une approche poétique et humo­ris­tique plutôt que misé­ra­bi­liste. Alors que la guerre en Ukraine résonne en fond sur les postes de radio, le réali­sa­teur préfère se concen­trer sur l’amour nais­sant entre ces deux person­nages et sur cette rencontre qui va leur permettre de s’épa­nouir.

Les Feuilles mortes : la romance burlesque de Kaurismäki

Après une première approche maladroite c’est dans un petit cinéma de quar­tier que cette romance prend forme. Ansa, qui avait aban­donné l’idée de trou­ver l’âme sœur, se retrouve main­te­nant obligé d’ache­ter une deuxième assiette rien que pour pouvoir invi­ter le stoïque Holappa à dîner tandis que lui commence à se détendre et envi­sage même d’ar­rê­ter la bois­son.

Et si l’hu­mour pince sans rire ne fait pas toujours mouche, le film regorge de péri­pé­ties cocasses comme une scène de karaoké hila­rante ou un gag presque Chapli­nien dans laquelle Holappa perd bête­ment le morceau de papier sur lequel Ansa a écrit son numéro, obli­geant les deux tour­te­reaux à se cher­cher se retrou­ver, avant de se perdre à nouveau. Une romance tendre et absurde qui rappelle de trou­ver la lumière dans l’obs­cu­rité et de saisir les petites beau­tés du quoti­dien malgré les diffi­cul­tés de la vie.

Les Feuilles mortes : la romance burlesque de Kaurismäki

Les Feuilles Mortes d’Aki Kaurismäki (Fin, 1h21) avec Alma Pöysti, Jussi Vata­nen, Janne Hyytiäi­nen. Sortie le 20 septembre.