Tout commence dans une petite ville améri­caine éter­nelle comme un conte morbide qui attend son Hallo­ween. Un jeune garçon a des conver­sa­tions banales de plus en plus intru­sives avec le chirur­gien qui n’avait pas pu sauver son père d’un acci­dent céré­bral. Se met alors en place le une emprise insi­dieuse dans laquelle le jeune homme prend l’as­cen­dant sur le père, puis le reste de la famille, au prix d’un rite sacré malsain annoncé comme un jeu morbide en quatre étapes : « para­ly­sie, cessa­tion d’ali­men­ta­tion, yeux qui pleurent du sang et mort ».

Mise à mort du cerf sacré, thril­ler sour­nois

Colin Farrell et Barry Keoghan dans Mise à mort du cerf sacré.

Vous avez le programme de ce thril­ler sour­nois, âmes sensibles s’abs­te­nir… Yorgos Lanthi­mos use d’un expres­sion­nisme pervers dans un véri­table jeu de massacre de mise en scène, depuis le cœur qui bat en gros plan en ouver­ture du film, jusqu’à des jeux d’in­tru­sion on ne peut plus bizarres avec moult effets sonores et plans distan­ciés. Mise à mort du cerf sacré  joue du harcè­le­ment et de la vengeance à la façon d’un conte de magie noire dans lequel la tension monte inéluc­ta­ble­ment, jusqu’à culmi­ner dans une scène de roulette russe sacri­fi­cielle terri­fiante, aux limites du suppor­table.

Un grand rôle pour Nicole Kidman

Après Canine et The Lobs­ter passion­nants mais inabou­tis, Yorgos Lanthi­mos est ici à l’apo­gée de son talent, n’ayant pas son pareil pour créer le malaise à l’in­té­rieur d’une scène en appa­rence anodine. A ce jeu, Nicole Kidman est abso­lu­ment gran­diose, mère de famille passant de l’inquié­tude pour sa progé­ni­ture à une déter­mi­na­tion en marche, tout comme Colin Farrell en mari vulné­rable. Mais c’est Barry Keoghan, déjà aperçu en second rôle dans Dunkerque de Chris­to­pher Nolan, qui reste la révé­la­tion du film, comme un petit frère malé­fique des gamins de Funny Games. Le grand film de Lanthi­mos, avant sa plus belle comé­die, Pauvres Créa­tures.

Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthi­mos (2017, Irl-GB, 1h56) avec Nicole Kidman, Colin Farrell, Barry Keoghan…

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