Il s’en passe au bois de Boulogne pendant les fêtes de Noël 1904. On a « raflé de la tapette » et la syphi­lis a fini par conta­mi­ner les « inver­tis », jusqu’aux maris qui « beurrent les deux côtés de la biscotte » et se font maltrai­tés par leurs femmes. Heureu­se­ment que le génial Chris­tian Hecq de la Comé­die-Française est là pour recons­ti­tuer le meurtre du cadavre retrouvé dans le bois, et qui va bien­tôt mettre en branle – c’est le cas de le dire – le tout Paris.

Après une première saison un peu sage, Paris Police prend à nouveau son temps mais ose davan­tage (photos d’ar­chives très crues, scènes de sexe, dissec­tions et plaies en tous genres). Pour finir par déployer son ambiance véné­neuse à travers une gale­rie de portraits et de rebon­dis­se­ments qui nous a tenu en haleine lors des quatre premiers épisodes (il y en aura six en tout).

Paris Police 1905, une série gay morbide et véné­neuse

Satire impi­toyable de l’hy­po­cri­sie des bonnes moeurs patriar­cales de la Belle époque, Paris Police 1905 culmine au troi­sième épisode dans un ballet morbide entre le sexe, la honte et la cruauté, nous surpre­nant sans cesse par la psyché sans fond de ses person­nages. En préfet Lépine (ça ne s’in­vente pas), Marc Barbé, revenu sans son épouse de la première saison, fait autant peur que pitié, à faire respec­ter une loi délé­tère et inflexible à l’ombre de ses propres dévian­ces…

Jéré­mie Laheurte entouré de seconds rôles de luxe

Jusqu’à déchaî­ner sa haine à coup de cannes lors du dernier épisode. Si Jéré­mie Laheurte en jeune inspec­teur devenu papa se met d’abord en retrait devant une faran­dole de seconds rôles haut de gamme (Nico­las Bouchaud ou Laurent Poitre­naux à la mort la plus spec­ta­cu­lai­re…), il sera bien­tôt rattrapé par la patrouille à force d’enquê­ter dans le milieu des inver­tis et du « canapé« , cet autre nom pour la maison de passe gay d’alors… On appren­dra au géné­rique de fin que le « registre des pédé­rastes » aura été tenu par la police des moeurs jusqu’en… 1982, année de la dépé­na­li­sa­tion de l’ho­mo­sexua­lité par un certain François Mitter­rand.

Ici, c’est un peintre inverti qui apprend à sa fille de quatorze ans déjà bonne à marier la beauté de l’ho­mo­sexua­lité mascu­line en lui faisant appré­cier ses dessins… Police Paris 1905 est bien la série française la plus osée et la plus véné­neuse de cette fin d’an­née, ressor­tant les plus sales affaires de la Belle époque dans une atmo­sphère pois­seuse autant que clas­sieuse. Jusqu’à un cinquième épisode très grand-guignol, parti­cu­liè­re­ment saignant. On aime sans modé­ra­tion.

Paris Police 1905 de Fabien Nury, saison 2, inté­grale (6×50mn) dispo­nible sur Canal plus.

Une domestique éclairée à la lampe dans Paris Police 1905.