Vous aimez Ken Loach ? Vous voulez du Ken Loach ? Vous aurez du Ken Loach ! Quand il y a un malheur dans le monde, c’est toujours sur les pompes au réalisateur et à son fidèle scénariste Paul Laverty, surtout s’il s’agit d’un conflit social. Voici donc des familles syriennes qui débarquent dans une petite ville du nord de l’Angleterre, en 2016… Racisme, déclassement, concurrence des aides entre deux pauvretés et affrontement de deux cultures, on a à peu près autant de repères que dans un « débat » du sur BFM TV.

Le choc des cultures à The Old Oak.

Réfugiée mon amour

Mais Ken Loach se sait lui-même un « vestige » (les photos de la grève des mineurs sous Thatcher en témoignent) et a décidé de terminer ce qu’il annonce comme son dernier film sur un semblant d’espérance. Sa femme l’a quitté, son fils ne lui parle plus, son chien s’est fait bouffer par les bulldogs du quartier (n’en jetez plus !), mais TJ Ballantyne (alias Dave Turner, grand acteur déjà vu dans les derniers Loach) ne perd pas espoir…

Pauvre toutou…

The Old Oak, une amitié de douceur dans un monde de brutes

Surtout lorsqu’il rencontre Yara (magnifique Ebla Mari, amatrice dans son premier rôle) et transforme la haine en convergence des luttes : les classes laborieuses, les invisibles et les réfugiés vont donc s’unir le temps d’une amitié pour ouvrir dans l’arrière salle de The Old Oak une cantine solidaire (comme au temps des mineurs) et donner à manger à tout le monde.

Yara photographe (superbe Ebla Mari).

Qui est contre ? Surtout pas nous. Toujours aussi démonstratif et manichéen, mais plus mélancolique et tendre qu’à l’accoutumée, Loach reste fidèle à ce seul endroit de vie commune possible au fond d’un pub dans un monde dévasté par les périls de toutes sortes. Une vie de cinéma, qui a le mérite de la constance et de la dignité, et qui se clôt sur ce petit film artisanal et crépusculaire, mais porteur d’avenir. Pourquoi pas…

The Old Oak de Ken Loach (GB, 1h53) avec Dave Turner, Ebla Mari, Trevor Fox, Jordan Louis… Sortie le 25 octobre.