En 1902, lors de la seconde guerre des Boers, le duc d’Oxford (Ralph Fiennes) perd sa femme, assassinée par une balle alors qu’ils visitent un camp militaire pour le compte de la Croix-rouge. Dans une agonie pénible, mais digne et romantique, tellement anglaise, elle lui fait jurer qu’il protégera toujours leur fils unique de la vision horriblement terrifique des guerres. Malheureusement, quelques milliers de tasses de thé plus tard, à la veille de 1914, le jeune Conrad ne pense qu’à s’engager pour l’honneur de son pays… et de son bon roi Georges V – qui entre nous ne doit pas faire beaucoup plus qu’un mètre cinquante. Humiliation supplémentaire, Conrad pense que son père est une sorte d’aristocratique poule mouillée, pacifiste de mes deux. Alors qu’en réalité, le duc d’Oxford est un peu comme Don Diego de la Vega et Zorro, ou Bruce Wayne et Batman : il mène une double vie.

Raspoutine (Rhys Ifans), bien entouré…

Une sorte de Chapeau melon en Europe

Il possède une porte cachée dans sa bibliothèque menant à un centre secret d’où il peut espionner le monde par l’intermédiaire d’un réseau international de domestiques et ainsi sauver l’Europe. Nos lecteurs des Monts-d’Or diront qu’ils avaient bien de la chance de trouver encore du personnel à l’époque, mais vous n’avez pas le droit, c’est inapproprié. Cet épisode, totalement différent des précédents, revisite l’histoire. Ce sont bien les Anglais qui ont assassiné Raspoutine (excellent, délirant Rhys Ifans), et une conspiration menée du Cachemire par un Écossais vénère qui a installé Lénine au pouvoir. Une sorte de Chapeau Melon en Europe, sauce 1917, assez réussi. F.M.

The King’s man : première mission de Matthew Vaughn (EU, 2h11) avec Ralph Fiennes, Harris Dickinson, Djimon Hunsou, Gemma Arterton…