Elle présente une émission Point G sur la radio d’un simili-Thierry Ardisson parlant franglais pour faire branché. Lui est prof et enseigne en classe « le processus de paix » du conflit israélo-palestinien qui donne son titre au film… Serions-nous dans un film français ? Assurément, et dans sa déclinaison de la pire espèce : le film d’auteur parisien. « Quand on s’aime et qu’on ne se supporte plus, qu’est-ce qu’on fait ? » annonce le pitch. Dans un film français… évidemment, on reste ensemble ! Pour mieux se crêper le chignon, s’adresser des reproches du matin, prendre la première remarque pour une insulte.

Marie et Simon mettront donc une demi-heure à établir une charte de bonne conduite domestique qu’ils ne tiendront évidemment pas, le conflit israélo-palestinien ne sera jamais évoqué (malgré la très belle scène de Simon se mettant à la mauvaise place dans une synagogue), mais en revanche on aura droit au scooter dans Paris, au couplet de la belle-mère sur le couple bourgeois avec repas à la campagne (va-t-on manger dehors ou dedans ? Suspense…), ou encore à la journaliste sexuellement très épanouie avec le stagiaire… Jusqu’à une scène de caca-vomi, comment dire, peu ragoûtante…

Damien Bonnard et Camille Chamoux en pleine rasade.

Damien Bonnard irrésistible

On est pudique, on ne donnera pas les noms des acteurs en seconds rôles obligés d’incarner des clichés pareils… C’est d’autant plus dommage que lorsqu’Ilan Kliper les lâche, il retrouve par instants quelques échappées en musique assez inspirées. Il a pour ça l’acteur le plus lunaire et le plus irrésistible du cinéma français, Damien Bonnard, sorte de croisement réussi entre ses rôles d’En liberté et des Intranquilles. Tour à tour agacé, pince sans rire, à l’ouest ou joueur avec les enfants, il est épatant.

Le Processus de paix d’Ilan Kliper (Fr, 1h32) avec Damien Bonnard, Camille Chamoux, Ariane Ascaride, Jeanne Balibar, Laurent Poitrenaux, Quentin Dolmaire… Sortie le 14 juin.