Après La Loi de Téhéran et le trafic de drogue, avec Leila et ses frères, Saeed Roustaee s’intéresse cette fois à la corruption économique et familiale. On retrouve les impressionnantes scènes de foule en ouverture et les tunnels de dialogue à la façon d’un Tarantino iranien, le réalisme sociétal en plus. Ce huis-clos quasi-théâtral  – mais filmé avec les zooms et le sens de l’action cinématographique que Roustaee affectionne –  est souvent drôle dans sa première partie, croquant ces “frères” chômeurs du titre comme des grands dadais incapables en pleine corvée de chiottes (littéralement), héritiers impotents. “Vous êtes des brêles mes frères, même pas capables d’ouvrir une friperie !” leur assènera Leila, tapie dans sa revanche dans un premier temps avant d’abattre son jeu en fin de partie.

Saeed Poursamimi, l’extraordinaire patriarche dans Leila et ses frères. (photos Amirhossein Shojaei)

Trop long et grandiloquent

Dommage alors que Saeed Roustaee mélange les genres et multiplie les fins à la recherche d’un climax qui ne viendra pas. Les magouilles du paternel en faux naïf (extraordinaire Saeed Poursamimi) et sa comédie familiale de losers pas magnifiques du tout valaient mieux que le renversement final grandiloquent, sombrant dans la recette occidentale la plus opportuniste. On attendra donc son quatrième film pour percer le mystère Roustaee, son premier film d’avant La Loi de Téhéran restant encore inédit en France.


Leila et ses frères  de Saeed Roustaee (Iran, 2h45) avec Taraneh Alidoosti, Saeed Poursamimi, Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi (tous les deux déjà dans La Loi de Téhéran)… Sortie le 24 août.