Pour sauver son exploitation familiale de la faillite, un paysan du Cantal a l’idée saugrenue d’ouvrir un cabaret pas comme les autres avec trois bouts de ficelle (et un incendie) en pleine région rurale. Après le très beau et très noir Profession du père adapté de Sorj Chalandon, Jean-Pierre Améris revient à un film plus léger avec la tendresse et le savoir-faire qu’on lui connaissait dans Les Emotifs anonymes, son plus gros succès à ce jour. On lui souhaite aussi bien avec cette comédie populaire assumée, tirée d’une histoire vraie (que vous découvrirez au générique de fin). Car elle se joue des différences, du vivre ensemble, de son amour de la ruralité avec une belle honnêteté, aussi bien pour filmer le monde agricole (Michèle Bernier), que la découverte du spectacle et du plaisir d’être sur scène par un public amateur qui ne le connaissait pas.

Alban Ivanov enfin sobre

Michèle Bernier est impeccable en matrone qui explique ce qu’est la joie de vivre et de se laisser aller sur une chanson de Dalida, et on découvre Alban Ivanov enfin sobre et touchant. L’antithèse absolue de nombre de films d’artistes confits par l’entre-soi. Une jolie réussite pour associer deux France qu’on oppose trop souvent, celle du monde artistique et celle du monde rural. Et ne parlons pas des élections…


Les Folies fermières de Jean-Pierre Améris (Fr, 1h49) avec Alban Ivanov, Michèle Bernier, Sabrina Ouazani, Bérangère Krief, Moussa Maaskri, Guy Marchand… Sortie le 11 mai.