Après la maladie d’Alzheimer dans The Father et l’euthanasie dans Tout s’est bien passé de François Ozon, voici l’AVC suivi d’amnésie dans L’Ombre d’un mensonge. La comparaison s’arrête là, car avec un sens de l’ellipse qui réjouit le critique, Bouli Lanners évacue rapidement le problème médical (aucune scène d’hôpital) pour mieux étaler en Cinémascope les somptueux paysages de l’île de Lewis en Ecosse. Et construire une histoire d’amour pas comme les autres, parenthèse enchantée entre la vie (oubliée) et la mort (en sursis), comprenant, à son rythme, son lot de rebondissements…

Bouli Lanners à l’enterrement d’un ami sur l’Île de Lewis.

Promenade avec l’amour et la mort

La dégaine rock et le charisme naturel de Bouli Lanners en écossais est de tous les plans mais, acteur attentif, ilsoigne ses seconds rôles, de la communauté religieuse du père de Millie qui sert de contexte au film, au frère francophone qui nous vaut un merveilleux face-à-face entre frangins de cinéma avec Clovis Cornillac dans la langue de Molière (le reste du film est entièrement tourné en anglais). Un beau film simple, soigné, habité de bout en bout par Michelle Fairley (vue dans Game of thrones), dans un rôle dramatique qui ne tombe jamais dans le mélo. Avec de très jolies séquences de cinéma pour filmer les paysages, comme les gestes.

https://www.youtube.com/watch?v=Ywir8U_pe7I

L’Ombre d’un mensonge (Nobody has to know, GB-Fr-Bel, 1h39) de et avec Bouli Lanners, avec aussi Michelle Fairley, Andrew Still, Julian Glover, Clovis Cornillac… Sortie le 23 mars.