Queue de cheval, Levi’s 501, et chemise blanche masculine, Suzanne a le cœur grenadine et des faux airs de Charlotte Gainsbourg. S’il n’est pas facile d’avoir 20 ans en 2021, il est visiblement très ennuyeux d’avoir seize ans, même dans un film qui lorgne nostalgiquement vers les années 80, anachronique jusque dans sa façon de parler. Et c’est peut-être le plus triste dans ces Seize Printemps : être une jeune réalisatrice de 21 ans et préférer parler d’adolescence en copiant une période que l’on n’a même pas connue. Pour le reste, ce petit film d’à peine 1h15 ne manque pas de grâce mais réussit la prouesse d’être ennuyeux avec ses dialogues inexistants, son intrigue insignifiante et sa caméra à l’épaule. Cherchez l’erreur: la réalisatrice, qui joue aussi le rôle principal, a écrit le scénario en forme de fantasme adolescent alors qu’elle avait 15 ans et n’en a, depuis, pas retouché une ligne. Comment donc ce film a-t-il pu miraculeusement se retrouver dans la sélection officielle du festival de Cannes ? La réponse se trouve peut-être du côté des parents de Suzanne Lindon, qui ne sont autres que Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain.

Seize Printemps, de Suzanne Lindon (France, 1h15). Avec Suzanne Lindon, Arnaud Valois, Florence Viala…