C’est à peine si elle se laisse le droit de retrou­ver un senti­ment amou­reux oublié dans les bras de Clément, « cosmo­chi­miste » et homme marié (Melvil Poupaud)

Le casting mascu­lin n’est pas indif­fé­rent : Un beau matin est sans doute le film de Mia Hansen-Love qui rend le plus hommage au natu­ra­lisme composé d’Eric Rohmer, avec qui Pascal Greg­gory et Melvil Poupaud ont chacun travaillé. Clément un peu le grand frère du Gaspard d’Un conte d’été et Pascal Greg­gory, boule­ver­sant de perdi­tion, ressemble de plus en plus au cinéaste de Ma Nuit chez Maud en vieillis­sant…

Léa Seydoux et Melvil Poupaud dans Un Beau matin de Mia Hansen-Love.
Léa Seydoux et Melvil Poupaud dans Un beau matin de Mia Hansen-Love.

En alter-ego de la réali­sa­trice, Léa Seydoux exprime parfai­te­ment la répres­sion des senti­ments que vit Sandra, et laisse surgir le chagrin comme la joie en de brefs instants volés de son quoti­dien. Dans son travail de traduc­trice ou dans sa famille, elle exprime peu ce qu’elle ressent. Un senti­ment accen­tué avec la mala­die dégé­né­ra­tive de son père, dont elle inter­prète les murmures séniles.

De ces scènes du quoti­dien se déve­loppe alors un magni­fique portrait de femme, à la croi­sée des chemins de la vie, entre deux langues, deux âges, deux hommes. Une magni­fique chro­nique de l’épa­nouis­se­ment person­nel et du vieillis­se­ment à chaque âge de la vie.

Un Beau Matin de Mia Hansen-Løve (Fr, 1h52) avec Léa Seydoux, Pascal Greg­gory, Melvil Poupaud, Nicole Garcia… Sortie le 5 octobre.

Un beau matin avec Léa Seydoux dans un de ses plus beaux rôles.