Il est en résidence à la Maison de la danse pour trois spectacles dont il accouche ce mois-ci avec la singularité plurielle qu’on lui connaît : Amala Dianor assume tout de la culture hip-hop dans laquelle il a baigné, enfant du Sénégal débarquant en France à l’âge de 7 ans, sans le moindre repère culturel. Comme il assume sa grâce féline, racée, presque aussi féminine que la puissance virile qu’il dégage à peine a-t-il posé le pied sur scène (son prénom est d’ailleurs épicène).

Wo-man, hip hop au féminin

C’est d’ailleurs pour la jeune danseuse Nangaline Gomis qu’il a créé Wo-man, version au féminin de son propre solo initialement intitulé Man-Rec. De quoi interroger la question de l’identité sexuée dans la seule sinuosité des corps, loin du matraquage parfois artificiel des gender studies. On avait déjà pu assister l’an passé à son trio Extension / Point zéro dans lequel il reprend ses chaussons pour mieux défier le hip-hop et la danse contemporaine à travers deux complices aux racines chorégraphiques opposées, Johanna Faye et Mathias Rassin, bloc de hip hoppeur impressionnant. Mais puisque “la transmission et le goût du collectif” ont toujours été au cœur du travail de ce quadra radieux, c’est pour cinq jeunes danseurs hip-hop, pour certains issus du 8e arrondissement, qu’il a participé à la chorégraphie d’Urgence, comme une conjuration de la rage urbaine en forme d’émancipation. Le plus élégant des danseurs d’aujourd’hui n’a rien oublié de l’urgence sociale. L.H.

Amala Dianor par Jeff Rabillon.

Urgence par la compagnie HKC, chorégraphe invité Amala Dianor. Lun 18 octobre à 20h. De 13 à 21 €.

Wo-Man d’Amala Dianor pour Nangaline Gomis. Jeu 21 et ven 22 octobre à 19h, studio. 8 €.

Extension / Point zéro de et avec Amala Dianor. Jeu 21 et ven 22 octobre à 20h30, grande salle. De 16 à 32 €.

A la Maison de la danse, Lyon 8e.