Il y aura du beau monde pour le 40e festival baroque de Beaune cet été : Paul McCreesh pour le King Arthur de Purcell, Lawrence Zazzo en récital ; Jérémie Rhorer pour diriger Tancredi, l’opéra de Rossini qui avait les faveurs de Stendhal, ou Paul-Antoine Béjos, un autre contreténor qu’on aime beaucoup.

Et il y aura Haendel, avec les tubes de Jules César portés par Ottavio Dantone (qui vient de publier au disque un très beau Serse), ou Solomon, fleuron de l’oratorio anglais dirigé par le fidèle Leonardo Garcia Alarcon. Mais il y aura surtout Partenope, un des chefs-d’oeuvre de Haendel aujourd’hui oubliés, ressuscité par un certain William Christie avec la malice qu’on lui connaît. A l’époque (1730), Haendel s’y était pris à deux fois pour monter cette comédie sentimentale féministe, satire de la guerre avec une héroïne qui part au combat et se moque de ses prétendants, tous plus pleutres les uns que les autres, en les faisant tourner en bourrique. C’est aussi une des partitions les plus abouties du compositeur annonçant déjà Mozart (on y trouve même un trio et un quatuor, une rareté pour l’époque), avec des mélodies inoubliables comme Nobile Core, Voglio Amare ou Qual Farfaletta. Karine Gauvin et Philippe Jaroussky en ont gravé une version d’anthologie au disque avec Riccardo Minasi. William Christie la donne enfin à entendre en live à l’occasion de ce quarantième anniversaire du festival de Beaune. En attendant une véritable production et pas seulement une version de concert ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite, vu les péripéties et nombreux décors que comptait cette oeuvre à l’origine, proche de l’espri d’une comédie musicale d’aujourd’hui. Immanquable.

Philippe Jarrousky chante Partenope avec Il Pomo d’Oro et Riccardo Minasi.


Partenope de Haendel. Direction musicale : William Christie avec Les Arts florissants. Vendredi 15 juillet à 21h dans la Cour des Hospices du festival baroque de Beaune (Bourgogne). De 15 à 125 €. Photo : Jean-Baptiste Millot.