Haendel lui doit beaucoup : comme contre-ténor, René Jacobs avait enregistré en 1979 avec Alan Curtis Admeto, le tout premier enregistrement d’un opéra intégral du compositeur. Comme chef, il dirigera quelques années plus tard la première version fidèle à la partition de Giulio Cesare, son opéra cette fois le plus joué, encore aujourd’hui. Bref, le maître René Jacobs connaît son Haendel sur le bout des doigts, et garde un amour particulier pour sa période italienne, séjour de jeunesse qui le fera définitivement quitter son Allemagne natale, à la différence de son contemporain Jean-Sébastien Bach. Haendel y a composé environ 200 cantates qui sont autant d’essais pour ses futurs opéras italiens, le répertoire le plus riche de son temps. C’est avec son orchestre baroque de Fribourg que Jacobs viendra en diriger deux, taquines et sentimentales : Il Delirio amoroso avec la soprano Kateryna Kasper, puis le duo des aventures d’Apolo e Dafne avec le baryton Yannick Debus (encore plus jeune), véritable mini-opéra. Les deux chanteurs sont allemands – personne n’est parfait – mais l’excitation et l’inventivité théâtrale du jeune Haendel en pleine effervescence musicale constitue le programme idéal pour une ouverture festive.

Haendel / René Jacobs avec le Freiburger Barockorckester. Vendredi 16 septembre à 20h20 en ouverture du festival d’Ambronay, abbatiale. De 7 à 60 €.