à peine arrivé depuis septembre à l’Auditorium, que le nouveau directeur musical Nikolaj Szeps-Znaider a déjà lancé un projet artistique d’une ampleur digne des grandes heures d’Emmanuel Krivine. Malgré l’absence de public (pas merci Roselyne), il a d’abord travaillé en orfèvre le coeur de la musique symphonique avec l’ONL, des débuts du classique (Schumann, Mendelssohn) à la 4e de Mahler (à réécouter << ici >>), en passant par une sublime Héroïque de Beethoven, digne de Harnoncourt (à réécouter << >>).

Nikolaj Szeps-Znaider, le directeur musical de l’ONL.

De Berlioz à Strauss

On verra ce qu’il nous réserve pour la fin de saison (l’Auditorium devrait rouvrir après le 25 mai, chic !), mais le voilà déjà de retour cette semaine avec l’ONL pour un projet pas banal : l’enregistrement au disque d’une anthologie des poèmes symphoniques, en collaboration avec le Palazetto Bru Zane à Venise, “Centre de musique romantique française”. Le “poème symphonique” est comme son nom l’indique une forme orchestrale libre, musique « à programme » aux références littéraires assumées, souvent d’un seul tenant. On pourrait dater ses débuts avec la célèbre Symphonie fantastique de Berlioz, ou encore de son Harold en Italie (à écouter au festival Berlioz cet été). L’inventivité du grand compositeur autodidacte de la Côte Saint-André a fait école après lui : les Russes, qui l’adoraient, comme les Allemands, vont prendre exemple sur lui, comme un certain Richard Strauss, chouchou de toute la musique viennoise que vénère Nikolaj Szeps Znaider, qui a plus composé de poèmes symphoniques que de symphonies…

Augusta Holmès (1849-1903), toute une (belle) époque…

Vive les femmes !

Avec ce nouveau projet discographique de l’ONL, il s’agit surtout de goûter le plaisir de la musique française symphonie de forme libre, comme a toujours aimé l’interpréter l’ONL. A travers les compositeurs reconnus (César Franck, Saint-Saens et sa célèbre Danse macabre, Duparc ou Chabrier), mais aussi des compositrices à redécouvrir, comme Lili Boulanger (“D’un matin de printemps”) ou Augusta Holmès. Nikolaj Szeps-Znaider a d’ailleurs déjà dirigé la musique de cette dernière avec le splendide interlude romantique La Nuit et l’amour, qui figure au menu de la première session d’enregistrement entreprise cette semaine. Une seconde session aura lieu en 2022 (on l’espère avec du Berlioz et du Strauss !), avant une parution prévue pour 2023 sous le label Bru Zane. Et les concerts live qui s’imposent pour le public lyonnais.

Photo en haut : Nikolaj Szeps-Znaider en train d’enregistrer la Danse macabre de Saint-Saens cette semaine à l’Auditorium lorsque nous y étions. (L.H.)