Michel Sardou, c’est Monia Chokri qui en parle le mieux. En citant dans son dernier film Simple comme Sylvain, les paroles incroyables de son duo improbable avec Sylvie Vartan, La Première fois qu’on s’aimera :

« La première fois qu’on s’aimera, sait-on jamais, nous choisirons le seul endroit encore secret

Où nous pourrons, dans l’eau profonde, d’un fleuve à découvrir encore

Nous aimer, comme si notre amour, c’était la mort« 

Dans le film de Monia Chokri, ça en bouche un coin à l’héroïne, mais on oublie souvent le grand parolier romantique (mais si) qu’a été l’auteur de La Maladie d’amour. Alors, après sa « dernière danse« , voici ce qu’on espère sincèrement être les vrais-faux adieux de celui qu’on a un peu trop longtemps catalogué « chanteur de droite« , en oubliant le bel organe et le parolier subtil qu’il était.

Même dans Musulmanes, on peut lire un texte loin des clichés dont on l’affuble trop souvent, célébrant les femmes “Voilées pour ne pas être vues, j’envie ceux qui les ont connues, vierges de pierre au corps de liane” … en 1986, s’il vous plaît !

Quand Sardou voulait être une femme

Sans raviver la plaie Juliette Armanet, on prendra bien une ration supplémentaire de la rengaine des Lacs du Connémara, qui ne manqueront pas de terminer son concert, même si on n’a jamais vraiment compris comment ils avaient pu toucher les jeunes générations, sauf en cas d’état d’ivresse manifeste.

Nous, on garde un faible pour le Sardou dansant. Bon d’accord, ce n’est pas le plus patent, mais c’est vraiment le meilleur : Afrique Adieu, La Java de Broadway, les très touchy Ils ont le pétrole ou Le Temps de colonies, et surtout Être une femme, qui mériterait à elle seule une tribune dans Libé co-signée par Catherine Deneuve. Sardou en avait signé une « version 2010 » vraiment inécoutable.

Afrique Adieu pour sa dernière tournée Je me souviens d’un adieu

On espère que pour la dernière, il saura s’abstenir, le malheureux. Mais pas des tubes immortels comme En Chantant ou des thèmes aussi variés que la peinture (Rouge), la Russie (Vladimir Illitch) ou même l’homosexualité (Le Privilège).

Comme dans Afrique Adieu, “des musiciens de Casamance aux marabouts de Pretoria, c’est tout un peuple fou qui danse, comme s’il allait mourir de joie.” On ne promet pas de danser, mais on veut bien s’asseoir pour écouter, une dernière fois, ce grand monsieur.

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