« Nous, les fleuves, nous façonnons les paysages et fertilisons les terres. Sources de vie essentielles, nous sommes les berceaux de grandes civilisations et la majeure partie de l’humanité dépend de nos eaux ». Le parti pris de donner la parole aux fleuves, à la première personne, comme s’il s’agissait d’entités vivantes, au sens humain ou déiste du terme, est le fil rouge (ou plutôt bleu) de cette remarquable exposition.

Plutôt que de prononcer de gros mots comme « anthropocène » ou « destruction toxique de la planète« , Nous les fleuves insiste sur la fragilité de ces cours d’eau indispensables à la vie qui, comme le rappelle Erik Orsenna dans une petite vidéo, coulent en faisant fi des frontières.

Une salle de l'exposition Nous les fleuves au musée des Confluences.
L’interactivité permanente de l’exposition est aussi prévue pour les enfants.

Un voyage dans le temps et dans l’espace interactif

Aux humains de se débrouiller pour s’adapter à une nature qui ne fait pas de politique. Comme à l’accoutumée, le Musée des Confluences mélange les approches et les objets, l’interactivité et les vitrines, le passé et le présent, les œuvres d’arts et les animaux empaillés, loin du musée d’histoire naturelle figé. Ainsi à l’entrée, une jeune femme vous montre une sculpture en bois, représentant le museau assez allongée d’un animal, et vous demande si vous avez deviné de quoi il s’agit. On penchait pour un hippopotame, vu la taille des narines, mais avec une tête de cheval.

Le Rhône, la Saône, le Nil et les hippopotames !

Gagné, c’est un masque rituel africain représentant un hippopotame, mais qui est aussi souvent surnommé « cheval du fleuve ». Le parcours suit le fleuve de sa création à son embouchure, nécessairement dans la mer sinon, ce serait une rivière. C’est ce qui distingue le Rhône de la Saône. Non, Lyon n’est pas la ville aux deux fleuves.

Pour illustrer l’acte de naissance du cours d’eau, l’oeuvre de Lou Rat-Fischer, composée de petites gouttes suspendues à des fils s’intitule évidemment La Pluie. Outre les différentes mythologies alimentés par ces cours d’eau géants, on s’intéressera à la quête sans fin des sources du Nil, à la chute du royaume d’Angkor victime d’une vaste coupure d’eau ou à l’éventuelle dangerosité du requin bouledogue, capable de s’adapter de remonter les cours d’eau douce, ici en vitrine à côté d’un crocodile et d’un piranha. Avec Toutankhamon et Afrique, mille vies d’objets, voilà l’expo de l’été qui vous fera voyager sans bouger.

Nous les fleuves. Jusqu’au 27 août 2023 au Musée des confluences, Lyon 2 Confluence. Du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30. De 6 à 9 €.