De l’histoire de la peinture lyonnaise, on retient souvent l’idée d’une certaine somnolence, d’une succession de petits maîtres, d’un art bourgeois un peu laborieux et un peu trop installé au coin de la cheminée. Certes, ce n’est pas totalement faux, mais la visite du musée Paul Dini, et notamment ce deuxième volet du nouveau parcours nommé Un regard sur la création en Auvergne et Rhône-Alpes, de 1800 à nos jours, remet les pendules à l’heure, même si elles sont un peu molles… ajouterait Salvador Dali. Car cette dégustation verticale des artistes régionaux est principalement le fait d’un couple de collectionneurs, Paul et Muguette Dini. Et donc, plus une histoire de goût et de coups de cœur que d’inventaire. Le couple de mécènes (Paul Dini a fait fortune en créant la Comareg, l’ancêtre papier du Bon coin, pour faire court), a fait don d’un millier d’œuvres, constituant l’essentiel du fond du musée.

Daniel Firman, Monochrome, 2020. (photo : Martial Couderette, Musée municipal Paul-Dini ©
Adagp, Paris, 2021).

Les 20 ans du musée Paul Dini, vol. 2

L’exposition permanente réinjectée, rebootée et reboostée, est réorganisée jusqu’à fin février autour de la dernière donation d’avril 2021, la dixième (!), comportant 216 œuvres. Pour un néophyte, la présentation à la fois chronologique et thématique, la qualité des œuvres, apporte une heureuse clarté sur les genres et styles artistiques courant sur deux siècles, au final très divers : la mode des fleurs inspirées du dessin textile, le symbolisme, le postimpressionnisme, les cubistes (Roger de la Fresnaye et Albert Gleizes), les Ziniards, Truphémus, les femmes artistes… On ne manquera pas au cours de ce voyage dans le temps la sœur jumelle de la « Joconde » lyonnaise (La Fleur des champs de Janmot), ainsi que l’espace contemporain et les troublantes sculptures hyperréalistes de Daniel Firman.

Fleur des champs de Louis Janmot (1845, musée des Beaux-Arts de Lyon).

Les 20 ans du musée Paul Dini. Un regard sur la création en Auvergne et Rhône-Alpes, de 1800 à nos jours. Volet 2. Jusqu’au 27 février au musée Paul Dini à Villefranche-sur-Saône. 2 place Marcel Michaud. Mer 13h30-18h. Jeu et ven 10h30-12h30 / 13h30-18h. Sam et dim 13h30-18h. 6 € (4 € si vous êtes venu par le train).

En haut : Pins et sapins, vallée de Saône, dit Pins à Moulin Favre (2001). (photo Musée municipal Paul Dini @Didier Michalet)

Une salle du musée Paul Dini. (photo Nicolas Franchit)