Lors d’une exposition dans le monde d’avant, la galerie est noire de monde. Une étudiante des Beaux-Arts un peu trop fan perd ses nerfs et provoque un début de bagarre. William Klein a oublié son appareil, se rue sur le Leica d’un spectateur médusé et se met à déclencher. Catherine Dérioz, directrice de la galerie depuis 40 ans, raconte cette histoire encore émue de la catastrophe frôlée mais le sourire aux lèvres, tant le moment est révélateur de la personnalité du photographe. « Il adore la jeunesse » esquisse-t-elle devant le mur de tirages dédié à son travail sur l’enfance dans les quartiers américains (comme dans Dance in Brooklyn, 1954, ci-dessous) .

Courtesy galerie Le Réverbère

Les 90 ans de William Klein pour les 40 ans du Réverbère

Le contraste, le grain, le mouvement, la juste distance envoyée au diable, tout saisit dans ces images. Le regard de Klein n’a rien de complaisant, il est brut, en prise directe avec le monde. Peu importe le sujet qui imprime sa pellicule. À l’étage, les photographies de backstage de défilés parlent de beaucoup de choses, sauf de mode. On peut d’ailleurs lire sur un cartel les mots du photographe new-yorkais : « j’ai toujours été étonné de me voir faire des photos de mode. Je n’y connais rien et le milieu me pompe l’air. Je trouve les mannequins assez drôles, pas les robes ».

Klein + l’atelier, exposition de tirages de William Klein. Du mercredi au samedi de 14h à 19h jusqu’au 30 juillet à la galerie Le Réverbère, Lyon 1er. Entrée libre.