Après les frères Flandrin et Louis Bouquet cet été, le musée des Beaux-Arts poursuit sa politique d’exposition d’artistes “singuliers” selon le mot de Sylvie Ramond. Soit des artistes restés en marge des écoles et des courants. Comme Erik Dietman ou Joseph Cornell exposés auparavant, ou comme Jean Chevalier et Geneviève Asse – une proche de De Staël ou Beckett qui vient de disparaître -, exposés en ce moment. Ou encore deux nouvelles oeuvres de l’artiste lyonnais Christian Lhopital, Au fond du jardin, provenant directement de son atelier. Ces Nouvelles perspectives sont le fruit d’accrochages renouvelés régulièrement au milieu de la collection permanente XX-XXIe siècle, pour mettre en valeur ou en dialogue des artistes moins courus, souvent en lien avec le Mac de Lyon. Et ainsi « donner à voir au public le plus possible » les oeuvres prêtées, données ou acquises, plutôt que de les laisser dormir dans les réserves.

Poussin et Picasso en face à face

La politique de grandes expositions plus événementielles se poursuit en parallèle, avec à partir du 27 novembre l’expo A la mort, à la vie (vanités d’hier et d’aujourd’hui), qui toujours à partir des fonds conjoints du MBA et du Mac, veut prendre la mort à revers comme son titre l’indique. En plus de donner à voir nombre d’oeuvres jusqu’ici peu ou pas du tout visibles, il s’agit d’aborder la question de la mort à travers les siècles en célébrant le prix de la vie et la condition fragile – donc précieuse – de toute humanité.

Plantes, insectes et reptiles dans un sous-bois de Carl Wilhelm Hamilton (début XVIIIe), une oeuvre de la future exposition A la mort, à la vie au musée des Beaux-Arts de Lyon (photo Martial Couderette).

L’exposition se terminera chronologiquement par une oeuvre de Delphine Balley, à laquelle le Mac consacre en ce moment une monographie, ainsi que des photographies d’Eric Poitevin, futur artiste en résidence au MBA créera au printemps prochain une série de photographies originales à partir des pièces du musée.

Delphine Ballet, Le Temps et l’oiseau (2020), à voir actuellement au Mac de Lyon.

Mais la future grande exposition qu’on peut d’ores et déjà vous révéler aujourd’hui, c’est celle consacrée à Poussin et l’amour, qui débutera en novembre 2022, avec nombre de peintures “érotiques” selon Sylvie Ramond. Et, cerise sur le tableau, une mise en perspective de taille autour d’une Bacchanale de Picasso inspirée par son aîné, pour faire rimer deux artistes majeurs du MBA. Sylvie Ramond ne sait pas encore si ce sera l’occasion pour le musée d’une troisième acquisition dans l’oeuvre de Nicolas Poussin : “Nous avons pu acquérir un Poussin de jeunesse et un Poussin tardif (La Mort de Chione et La Fuite en Egypte, ndlr), ce serait bien d’en avoir un de la période médiane”, explique la directrice pour le moment. Rendez-vous à l’automne 2022 pour le savoir…

Les prochaines grandes expositions au musée des Beaux-Arts de Lyon :

A la mort, à la vie, vanités d’hier et d’aujourd’hui. Du 27 novembre au 7 mai 2022.

Poussin et l’amour. A partir de novembre 2022. (photo : La Fuite en Egypte de Nicolas Poussin, oeuvre-phare du MBA)