Valeria Bruni-Tedeschi lui avait rendu un superbe hommage au cinéma dans son film Les Amandiers, tout sauf déférent. Lorsqu’elle a repris La Douleur, un de ses plus beaux spectacles, Dominique Blanc évoquait comme personne le travail rugueux et dangereux avec Chéreau, et son génie.

C’est au tour du festival Ecrans Mixtes, pour les 40 ans de L’Homme blessé, de rendre hommage à la face noire et cinématographique de Chéreau, en présence de l’acteur principal, Jean-Hugues Anglade. Tourné à Lyon dans l’ancienne gare des Brotteaux, co-écrit avec Hervé Guibert, L’Homme blessé faisait gicler à la figure des spectateurs les passions errantes des bas-fonds au temps des années Sida, comme le quotidien des familles immigrées (superbe couple des parents). Ce sera la plus belle réussite de Chéreau au cinéma, marquant l’histoire du cinéma gay en France.

Chéreau, Rimbaud du théâtre

Dominique Blanc reprend La Douleur de Duras vue par Patrice Chéreau.
Dominique Blanc sur la plateau du TNP pour la reprise de La Douleur mis en scène par Patrice Chéreau.

En prime, la réalisatrice Marion Stalens sera là pour présenter son documentaire Patrice Chéreau, irrésistiblement vivant pour faire le portrait de ce Rimbaud du théâtre (et de l’opéra), co-directeur du TNP, sulfureux et inclassable, qui a révolutionné le direction d’acteurs. Quitte à s’attirer les foudres bien-pensantes de quelques personnes qui ne l’ont pas connu, ou se trouvaient jalouses de ne pas avoir été choisies par lui (Agnès Jaoui) et voudraient refaire l’histoire aujourd’hui. Il est temps de se souvenir de sa force peu commune, quitte à ne pas l’idolâtrer.