La dernière fois qu’on a vu James Blake à Lyon, c’était en 2019 à l’occasion des Nuits Sonores. Le musicien anglais y avait envoûté les usines Fagor-Brandt de son spleen électro dans un brouillard de fumée. C’était l’époque de l’album Assume Form, le quatrième et sûrement l’un des plus beaux. Cinq ans plus tard, celui qui a aussi travaillé sur les disques de Beyoncé, Rosalía ou Kendrick Lamar – excusez du peu – fait son retour entre Rhône et Saône pour un autre genre de Nuits.

Le 17 juillet prochain, direction le théâtre antique de Fourvière, où le festival du même nom bat son plein depuis déjà un mois et demi et s’apprête à accueillir de nouvelles chaloupes électroniques. Après les concerts de Moderat en 2023 ou Justice cette année, on se fait une joie de découvrir sur scène le dernier bébé du petit prodige, Playing Robots into Heaven : des beats cliniques, une voix de tête singulière mêlée de techno lourde et mélodique, comme la bande-son d’une époque étouffante dont on ne voit plus le bout. Heureusement, sur scène, c’est cathartique et ça fait suer le public.

James Blake, robot après tout

Photos : Josh Stadlen.

James Blake, qui se qualifie lui-même de « pas très sociable », est plutôt le genre de type à produire du son à la pelle dans sa chambre londonienne. N’empêche que le solitaire a su sacrément bien s’entourer : Franck Ocean, Bon Iver, Connan Mockasin, Drake, Miley Cyrus ou encore Labrinth pour la bande son de la deuxième saison de la série Euphoria. Des influences et collaborations qui en disent long sur son talent et l’ont aidé aussi à le sortir de cette image de compositeur sombre au casque vissé sur les oreilles.

« Je ne voudrais pas être le genre d’artiste qui se maintient dans un cycle perpétuel d’anxiété et de dépression pour en extraire sa musique », déclarait-il au magazine Pitchfork il y a quelques années. Nous, on aime autant ses périodes vocales puissantes et très mélancoliques que ses embardées r’n’b. Quant à savoir quel James Blake s’emparera de Fourvière, le mystère reste entier, et c’est tant mieux.

James Blake (+ Célia Kameni). Mercredi 17 juillet à 21h30 au grand théâtre des Nuits de Fourvière, Lyon 5e. 52€.

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