Avez-vous déjà vu un beau spectacle de Benjamin Millepied ? Je veux dire, un spectacle resté dans votre souvenir, pas ses photos de beau gosse incontestable… On l’aimait pourtant bien Benjamin Millepied, mais ça, c’était avant de voir ses spectacles, quand il étudiait ses mille et un pas au CNSMD de Lyon. Depuis, il a signé des chorégraphies franchement quelconques, mais toujours bien accompagné (Nathalie Portman à la ville, par ailleurs à l’affiche de Thor cet été, décidément une famille d’artistes). Il paraît même que c’est dame Nathalie qui ne se sentait pas très bien à Paris, quand il a pris la tête du Ballet en novembre 2014, à prix d’or. Il la quittera à peine un an plus tard, pour “raisons personnelles”, pour pouvoir aller vivre à Los Angeles avec sa petite famille. Humainement, ça se comprend, on a beau être de bons français, LA c’est quand même plus calme et mieux géré que la mairie de Paris… Artistiquement, c’est plus compliqué.

Les Roméo de Benjamin Millepied dans le ciel de Los Angeles. (photos John Rose).

Roméo avec Roméo, Juliette avec Juliette

Il semblerait en effet que Los Angeles lui donne des idées foireuses comme par exemple transposer Roméo et Juliette pour trois couples :  un homme et une femme (quand même), un homme et un homme et une femme et une femme… pour être sûr de plaire à tout le monde (comprenez, être “inclusif”). On serait même à deux doigts de penser que le sexuellement correct de Los Angeles et l’opportunisme ont eu raison de ce gentil père de famille qui n’a jamais été traversé par les problématiques LGBTQI+… On espère quand même qu’il ajoutera un Roméo cisgenre avec une Juliette non-binaire pour le bis, histoire de n’oublier personne… Quand il écrivait ses Sonnets, Shakespeare avait trouvé un truc super vachement plus simple : il disait “tu”, sans qu’on n’ait jamais sur le sexe de la personne à qui il adressait ses lettres d’amour. Tout le monde pouvait s’y reconnaître, c’était hyper-inclusif… et hyper-simple.


Roméo et Juliette suite de Benjamin Millepied avec son LA Dance project. Jeudi 28 et vendredi 29 juillet à 22h au Grand Théâtre des Nuits de Fourvière, Lyon 5e. De 25 € (moins de 26 ans) à 49 €. (tiens, il reste des places…).