Trois facettes de William Forsythe pour une soirée d’ex­cep­tion d’1h20, voilà le spec­tacle idéal pour retrou­ver les grandes heures de l’Opéra de Lyon à travers son ballet, avant sa ferme­ture pour cause de baisses de subven­tions… La soirée commen­cera par un adieu, Quin­tett, pièce pour cinq danseurs que la maître composa au moment de la mort de sa femme en 1993, ou comment conti­nuer de l’en­la­cer à plusieurs en s’ac­cro­chant à la vie, sur le disque rayé du Jesus Blood never failed me yet de Gavin Brayers.

N.N.N.N. de William Forsythe. (photos Agathe Poupe­ney)

Après l’en­tracte, N.N.N.N. utilise quatre inter­prètes mascu­lins à la manière de percus­sions tentant de (re)produire tous les sons et posi­tions de leurs corps. Mais le clou du spec­tacle reste One that thing, repro­du­ced, pièce phéno­mé­nale d’ath­lé­tisme et d’abs­trac­tion comme seul Forsythe sait en produire. 14 danseurs entrent en pous­sant d’un cri 20 tables qui vont leur servir de parte­naires. Jouant à la fois sur la géomé­trie et l’asy­mé­trie, Forsythe compose un des ballets modernes les plus sophis­tiqués, compo­sant des figures épous­tou­flantes sans cesse recom­po­sées par le nombre des danseurs défiant la rigi­dité des tables. Gran­diose.

Soirée William Forsythe à l’Opéra de Lyon, Lyon 1er. Du samedi 24 au jeudi 29 juin à 20h (dim 16h). De 10 à 40 €.