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Et si vous commenciez l’année par un bon meurtre ? Ne dites pas que vous n’en aviez jamais caressé l’idée… Un “double meurtre”, c’est ce que propose Hofesh Shechter, grand chorégraphe israélien d’aujourd’hui, récemment encore plus mis en lumière dans le film En corps de Cédric Klapisch. Ici, il s’agit de sa dernière pièce qui avait fait fureur à Avignon 2021, une façon de conjurer la violence par l’engagement et l’exultation des corps… jusqu’à l’apaisement. En reprenant en complément de programme deux de sa création de 2016, Clowns, danse macabre cynique et ricanante, The Fix, une réunion finale de ses dix interprètes de haute volée… jusqu’au public. La vision contrastée du monde actuel par un des plus grands chorégraphes d’aujourd’hui.

Clowns débute par un french cancan inattendu de la part du chorégraphe israélien, le détournant immédiatement vers un… massage cardiaque ! Fuck la mort, Clowns est bien une danse macabre lancinante pour dénoncer les exécutions sous différentes formes, en gardant la grâce de pantins désarticulés et grotesques, mais encore ensemble. Il fallait un maître pour mettre en scène ces Funny Games de la danse, scène d’exécution mimées d’une rare violence, mais toujours conjurée par la grâce de la coordination du groupe, et même une forme de nonchalance dans les petits pas…

The Fix, la code de Hofesh Shechter à son spectacle Clowns.

En prime, Shechter fait la part belle aux femmes dans sa danse, pour mieux conjurer ces scènes qui font écho aux réalités du Moyen-Orient les plus sordides, sans jamais nous les asséner. Une claque, artistique, qui se termine par un dernier bisou qu’on vous laissera découvrir… Un sommet d’expressivité chorégraphique sur une musique electro grandiose comme les affectionne Shechter, que le chorégraphe a choisi de prolonger dans une forme de coda apaisante et lumineuse en seconde partie, jusqu’à une série d’enlacements qui s’étendent jusqu’à la salle, pour nous rappeler ce qu’est l’humanité. Immanquable.


Hofesh Shechter Company, Double murder, Clowns et The Fix. Du mardi 7 au samedi 11 mars à 20h30 (mer 20h) à la Maison de la danse, Lyon 8e. De 20 à 40 €.