Vous avez mis en scène Tempête sous un crâne pour la première fois en 2010. Pourquoi rejouer cette pièce ?
Jean Bellorini : C’est la première pièce qui m’a fait connaître du public. Il y a déjà une volonté de mettre en valeur le répertoire et puis c’est aussi la question de la durée de vie d’une œuvre. On peut aussi être éco-responsable dans le théâtre! Quand on produit une pièce, pas trop ratée, on fait en sorte qu’elle dure dans le temps. Et enfin, le propos de la pièce est encore complètement actuel. Les Misérables sont un phare qui nous éclaire.
Vous avez mis en scène Dostoïevski, Proust et là, Victor Hugo. C’est une sorte de défi de mettre en scène les grands auteurs?
Oui, peut-être. Avec cette pièce, on est vraiment dans le théâtre-récit. Les personnages sont tous des narrateurs au service de l’esprit de Victor Hugo et de cette pièce si emblématique. La littérature au théâtre permet ça. Je défends l’idée que le spectateur doit être libre. Chacun doit pouvoir se faire son théâtre, dans sa tête.
Comment surprendre avec des textes qui font autant partie du paysage commun?
Je crois qu’il y a un nombre d’adaptations qui ont fait fi de l’œuvre de Victor Hugo. On connaît tous cette histoire et ses personnages: Jean Valjean, Cosette, Gavroche, mais il y a une dimension poétique qui est souvent oubliée. C’est ce qu’on a voulu faire dans la pièce, retrouver le verbe de Victor Hugo, les descriptions, les logorrhées. Ce sont des morceaux choisis, mais pour moi, il s’agissait de garder l’essence des Misérables. »
Tempête sous un crâne, d’après Les Misérables de Victor Hugo. Mise en scène Jean Bellorini. Du jeudi 14 au samedi 30 septembre à 19h au TNP à Villeurbanne, grande salle Roger-Planchon. De 12 à 25€. Réservations sur tnp-villeurbanne.com
